Alain Guiraudie ouvre la Compétition avec Rester vertical

Photo du film Rester Vertical © Thierry Valletoux

Il a fait sensation avec L’Inconnu du lac en 2013 (Prix de la Mise en scène Un Certain Regard), il revient à Cannes et concourt pour la Palme d’or. Alain Guiraudie présente Rester vertical, son cinquième long métrage, toujours très naturel, toujours très sexuel.

Léo est réalisateur, il s’est lancé à la recherche du loup. Marie est bergère, une femme libre, vive. Au cœur de la Lozère, ces jeunes gens tombent amoureux et ce qui aurait pu être un heureux événement vire au fiasco. Un bébé arrive, Marie déprime et s’en va sans dire un mot, Léo garde l’enfant et lutte pour trouver l’inspiration.

Rester vertical… et rester autour de la sexualité. Alain Guiraudie l’affirme : « Je  tourne autour depuis toujours, et comme pour beaucoup d’entre nous, elle me fascine autant qu’elle me fait peur . C’est même ça qui la rend si intéressante ! Ce qui m’importe c’est que ça ne soit nigrave ni solennel. »

Point d’orgue de son questionnement : L’Inconnu du lac, thriller ténébreux qui vire au cauchemar. Les relations y sont passionnelles, crues, triviales. Provoc ? Ce n’est pas le but. Les scènes de sexe servent le récit, elles traduisent l’intensité des sentiments, nourrissent la complexité des relations, entre fascination et méfiance. Il est avant tout question de personnages qui, malgré les liens tissés, demeurent extrêmement seuls.

Trois ans ont passé et Guiraudie ancre l’onirique dans le réel. Rester vertical emprunte au conte, au rêve et au cauchemar, quasi fantastique. Pour autant, le film ne perd pas de vue l’actualité. Gestation pour autrui, suicide assisté, questions liées au genre. Le réalisateur se refuse pourtant à la morale et à la théorie. Il s’interroge, il nous interroge mais cherche surtout à réinventer le réel.