Curiosités autour de Jago Hua Savera

Photo du film Jago Hua Savera © DR

C’est le film qui a réinventé le cinéma pakistanais. Jago Hua Savera (Quand naîtra le jour) d’Aaejay Kardar nous transporte dans un village de pêcheurs à l’Est du pays où chacun rêve de posséder son propre bateau. Le film, sorti en 1958, est mis à l’honneur à Cannes Classics en version restaurée.

Un film réalisé avec les moyens du bord…

Avant le cinéma, la vie d’Aaejay Kardar était tournée vers la mer. Il quitte la marine marchande pour étudier le cinéma à Londres avant de réaliser Jago Hua Savera, son premier film. Il s’entoure d’une équipe très réduite : un caméraman allemand, un preneur de son britannique et un poète pakistanais qui écrit son premier scénario. Une centaine de personnes ont été auditionnées pour tenir les douze rôles du film, seule une avait déjà joué devant une caméra.

…et devenu une référence !

Le risque était grand mais les efforts ont payé. Jago Hua Savera est salué par la critique dans le monde entier, au point d’être présélectionné pour l’Oscar du meilleur film étranger en 1960. Du jour au lendemain, les acteurs du film deviennent des stars. Le film est considéré comme le premier mélodrame pakistanais, un genre davantage développé dans l’Inde voisine.

Une fiction quasi documentaire

Dans les années 1950, le Pakistan oriental (aujourd’hui, le Bangladesh) n’est pas encore doté de moyens de tournages performants. Jago Hua Savera est alors un des premiers films à offrir au monde une vision de la vie de cette région, de la pauvreté des pêcheurs et de la vie loin des grandes cités, rythmée par les remous du fleuve.

Une présentation de la Nauman Taseer Foundation. Restauration image et son par Deluxe Restoration à Londres commissionnée par Anjum Taseer à partir des meilleurs éléments possibles, le négatif ayant disparu.