Photo du film Elle © 2015 Guy Ferrandis / SBS Productions
Elle, Paul Verhoeven en version française avec Isabelle Huppert
Deuxième sélection à Cannes pour Paul Verhoeven, vingt-quatre ans après Basic Instinct. Le réalisateur de Total Recall et Starship Troopers met les Etats-Unis de côté le temps d’un film, Elle, présenté en Compétition. Il adapte « Oh… » du romancier français Philippe Djian, avec Isabelle Huppert.
Le chat de Michèle (Isabelle Huppert) est enfermé dehors. Elle lui ouvre la fenêtre quand un homme en combinaison noire et cagoulé la saisit et la viole. Bouleversement dans la vie de cette chef d’entreprise, forte et caractérielle, désormais partagée entre désir de revanche et crainte perpétuelle.
A l’origine, Paul Verhoeven imaginait un film américain, porté par Nicole Kidman ou Sharon Stone et tourné à Boston ou à Chicago. Mais aux Etats-Unis, le sujet peine à séduire les producteurs aussi bien que les actrices, frileux face à un projet aussi amoral. Il tourne finalement en France, pays où se déroule l’intrigue originale du roman « Oh… », et casse la linéarité du récit pour en accentuer la tension dramaturgique. C’est finalement Isabelle Huppert, à qui il avait présenté le projet quelques mois plus tôt, qui tient le rôle-titre.
Isabelle Huppert interprète dans Elle une femme qui, malgré la violence qu’elle subit, refuse de se victimiser. Le réalisateur qui maitrise parfaitement l’art de l’ambiguïté a refusé de tomber dans le mélodrame attendu avec le portrait dérangeant de cette femme cynique, que rien ne semble pouvoir ébranler.
« Elle ne se comporte jamais en victime, alors qu’elle aurait toutes les raisons de l’être. La culpabilité, subir ce qui vous arrive… Autant de notions dont il n’est pas si facile de débarrasser les personnages féminins. Il y a toujours une tentation de ça au cinéma, aller vers l’émotion – fausse au bout du compte ! – un sentimentalisme un peu poisseux. » Isabelle Huppert
