Et la Femme Créa Hollywood, lumière sur les femmes oubliées du cinéma américain

Photo du film Et La femme créa Hollywood © DR

Après This is Orson Welles, projeté à Cannes Classics en 2015, les sœurs réalisatrices françaises Julia et Clara Kuperberg reviennent cette année avec Et la Femme Créa Hollywood, un documentaire qui rend hommage à ces figures emblématiques du cinéma américain dont l’existence a été passée sous silence.  

Comment vous est venue l’idée de réaliser ce documentaire ?

Il y a quelques années nous avons réalisé un documentaire sur les actrices dans le cinéma américain. A cette occasion, nous avons découvert l’existence de toute une vague de femmes réalisatrices dans les années 80. Ça a été le premier déclencheur. Ensuite, en commençant nos recherches, nous nous sommes rendues compte qu’il y avait eu des femmes réalisatrices dès le début du 20e siècle, dont nous n’avions jamais entendu le nom.

Comment avez-vous procédé à la réalisation ?

Le plus difficile a été de trouver des images d’archive de l’époque. Nous avons alors rencontré Ally Acker, qui est la première à s’être intéressée à ce sujet en 1986, et qui nous a fourni la documentation nécessaire.

Vos œuvres mettent en scène des personnages mythiques, comme dans This is Orson Welles. Qu’est-ce qui vous a plu chez les femmes de cinéma, dont vous tirez le portrait dans Et la femme créa Hollywood ?

L’idée était surtout de leur rendre justice, de leur donner la place qu’elles auraient dû avoir depuis toujours. Derrière les hommes du cinéma que tout le monde connaît, se cachent des femmes. Alice Guy Blaché a été la première à réaliser des films avant Georges Méliès, Mabel Normand a appris à Charlie Chaplin à faire des sketchs comiques… Tout ce langage cinématographique a aussi été inventé par des femmes et c’est ce qui nous a plu.

Quel regard portez-vous sur les inégalités entre hommes et femmes dans le milieu de l’audiovisuel ?

Nous ne sommes pas très optimistes. Dans l’industrie du cinéma, les femmes percent mieux dans le milieu indépendant. Elles ne font pas de blockbusters ni de films de studio. Les places sont chères et les hommes ont la priorité. La question que l’on se pose est : pourquoi une femme ne serait pas capable de diriger de tels films ?

Vos documentaires traitent du cinéma en Amérique et particulièrement à Hollywood. D’où provient cet intérêt ?

C’est un héritage de notre père qui a produit Monsieur Klein et nous a transmis son amour pour le cinéma américain. Dès le plus jeune âge, nous avons regardé des films américains et voyagé sur ce continent.