Fantaisie burlesque de Jacques Baratier

Photo du film Dragées au poivre © DR

Dragées au Poivre est le grand succès commercial du français Jacques Baratier. Atypique et injustement méconnu, le réalisateur n’était jamais là où on l’attendait. Il surprend toujours avec cette farce chorale et fantaisiste, au casting de choix : Simone Signoret, Jean-Paul Belmondo, Monica Vitti, Francis Blanche, Claude Brasseur, Guy Bedos, Sophie Daumier, Jean-Pierre Marielle, Roger Vadim…  

Diane Baratier, fille du cinéaste, l’exprime très bien : son père aimait rire des situations. Dans Dragées au Poivre (1963), cet irrévérencieux attaque joyeusement l’ordre établi en se moquant, dans le désordre, de la police, de la Nouvelle Vague et du snobisme du Cinéma Vérité. Or, à cette époque, personne ne critique la Nouvelle Vague. Dans son film à sketches (les sketches sont signés par Guy Bedos, qui joue aussi dans le film), mise en scène parodique des films de la « bande à Truffaut », il ose, pourtant, et parle de Vieille Vague, de Vieille Pluie ou de Nouvelle Pluie, pour évoquer, selon, le cinéma de Chabrol, de Rohmer… 

Artiste visionnaire, Jacques Baratier imagine en 1963 dans Dragées au Poivre un monde où chacun possède sa caméra. 50 ans plus tard, sa vision est devenue notre quotidien.

Réfractaire à toute forme d’autorité, ce réalisateur de l’humain a pu être considéré comme anarchiste. Ce n’est pas le cas pour ce film loufoque et attachant, à redécouvrir à Cannes Classics.

Une présentation du CNC et de l’Association Jacques Baratier. Restauration numérique effectuée à partir de la numérisation en 2K des négatifs 35mm. Restauration réalisée par Mikros Image.