Hell or High Water, rendez-vous avec David MacKenzie

Photo du film Hell or High Water (Comancheria) © 2016 Coman Movie, LLC. Tous droits réservés

Deux frères hors-la-loi ont un Ranger à leurs trousses : le cinéaste écossais David MacKenzie ne boude pas son enthousiasme après s’être lancé dans la réalisation de ce road-movie picaresque, présenté au Certain Regard.

Racontez-nous la genèse de votre film

Lire un scénario que vous sentez vraiment et qui semble coller exactement à ce que vous voulez faire, c’est très rare. Ma réaction a été immédiate quand je suis tombé sur le scénario de Taylor. J’étais conquis par la poésie et l’empathie des personnages, l’atmosphère du paysage, la compréhension des gens et des lieux. J’ai adoré la connexion avec les grands films américains du passé et les riches thématiques liées à l’Amérique d’aujourd’hui.

L’atmosphère du tournage ? Une anecdote de plateau ?

Je crois au fait que dans un film tout se joue quand la caméra tourne. Je pense qu’il faut considérer ces moments de tournage comme des espaces de création uniques. C’est très intuitif, j’aime qu’il y ait un peu de chaos et d’improvisation sur le plateau et je déteste l’inertie des tournages à l’ancienne.

C’est le sixième film que je fais avec Giles Nuttgens (Directeur de la photo). Giles filme également et il est quasiment surhumain en termes de créativité et d’endurance. La plupart de nos films ont été faits sous le temps changeant de l’Ecosse, ce fut donc une joie d’être dans le désert inondé de soleil du Nouveau-Mexique.  

J’essaie de tourner vite et intuitivement et de monter dans la foulée. Le monteur Jake Roberts a fait mes trois derniers films de cette façon et je pense que c’est une méthode que je vais toujours adopter. Cela donne une grande intensité au processus, encourage tout le monde et montre les problèmes en amont.Je n’ai pas utilisé de clap sur le tournage de mes trois derniers films car ils marquent une frontière trop dure entre « on tourne » et « on ne tourne pas », presque comme un bouton on/off, et je préfère garder les énergies vers le haut.

Je n’ai pas de moniteurs sauf un tout petit car je pense que l’on devrait regarder devant soi. Je ne suis pas très à l’aise avec le « village vidéo » de moniteurs qui semble être devenu la norme. Pour moi c’est un vrai fléau de l’industrie du film moderne, qui conduit les gens à s’asseoir et à trouver refuge derrière les écrans.

Quelques mots sur vos interprètes ?

Le tournage s’est divisé en deux parties. Pour la première partie, nous étions avec les hors-la-loi joués par Chris Pine et Ben Foster. Nous avions très peu de temps pour filmer Chris qui avait un autre tournage et nous avons donc filmé vite et intensément. Ben et Chris ont complètement habité leur rôle de cowboy.
Jeff Bridges et Gil Birmingham sont arrivés un jour avant le départ de Chris et après la brève transition de la scène finale du film entre Chris et Jeff, nous avons mis l’emphase sur les hommes de loi.

Vos sources d’inspiration ?

Les autres films, mais aussi l’art, la photo et la littérature. J’aime m’immerger dans le monde que j’essaie de décrire. Pour ce projet, c’est une immersion (images, histoires et sons) dans l’ambiance du Midwest des Etats-Unis. La musique country tourne en boucle dans ma tête depuis un an.