L’Atelier 2017

Georges Goldenstern et les réalisateurs de l'Atelier 2017 de la Cinéfondation © Christophe Bouillon / FDC

Pour la treizième année consécutive, des réalisateurs aux projets de films jugés très prometteurs étaient invités à L’Atelier de la Cinéfondation. Accompagnés de leurs producteurs, ils ont rencontré des partenaires potentiels, indispensables pour finaliser leur projet et passer à la réalisation de leur film. Géré par Georges Goldenstern, L’Atelier ouvre à ses participants les portes des coproductions internationales, accélérant ainsi le processus de finition du film.

Pour cette 13e édition, 15 projets venus de 14 pays ont été retenus, du réalisateur à ses débuts au cinéaste confirmé. Pendant une semaine, les rendez-vous et les déjeuners se sont succédé sous la grande tente de La Pantiero pour ces professionnels, face au port de Cannes certes, mais dans une ambiance très studieuse. Pour imaginer quel sera l’avenir des projets présentés cette année, nous sommes allés à la rencontre d’anciens de l’Atelier.

 

Du projet à la réalisation :

Didar Domehri, productrice de La Cordillera de Santiago Mitre, Un Certain Regard 2017

Avant, en tant que directrice des ventes internationales, je me rendais à L’Atelier pendant le Festival de Cannes, pour écouter les pitchs des projets sélectionnés, et les vendre s’ils me plaisaient.

Ensuite, en tant que productrice française, j’allais voir ces projets pour leurs besoins de co-production en France. Je connais la ligne éditoriale de Georges Goldenstern et les projets y sont toujours intéressants. La Cinéfondation demande à recevoir des projets qui sont déjà financés à hauteur de 20%, et qui recherchent des co-producteurs additionnels.
Le projet de Santiago Mitre est son troisième long métrage. J’avais coproduit Paulina présenté à la Semaine de la Critique en 2015 et pour lequel on avait gagné le Grand Prix. Arrivés à un certain point de développement de La Cordillera, j’en ai parlé à Georges Goldenstern, il a aimé le scénario et l’a sélectionné pour L’Atelier 2016. Arrivés à Cannes, nous avions beaucoup de financements en suspens (on avait 30% du financement), et je n’avais pas encore de financements français.

Avec la productrice argentine, on a passé tout le Festival 2016 à pitcher le film à L’Atelier, aux co-producteurs internationaux et pour un complément de financement auprès des investisseurs type vendeurs à l’international, distributeurs salles basés en France mais aussi à l’étranger… On a travaillé quatre jours non-stop du matin au soir. Ça nous a permis aussi de tester le projet pour la première fois et de faire parler de lui. Puis, nous avons appris que nous avions reçu le prix Arte du meilleur projet et les choses se sont accélérées.

« Sans ce passage à L’Atelier, La Cordillera ne serait pas à la Sélection Un Certain Regard cette année. »

L’Atelier, une aventure et des rencontres :

Deniz Gamze Ergüven, réalisatrice de Mustang (2015)

Sélectionnée en 2011 pour participer à L’Atelier, Deniz Gamze Ergüven échoue à trouver des compléments de financement pour son projet The Kings. Mais son expérience à L’Atelier est loin d’être infructueuse : elle y rencontre Alice Winocour qui monte alors son premier long métrage, Augustine. Les deux femmes sympathisent et Alice Winocour suggère à Deniz Ergüven d’écrire un film plus intime. Le résultat est Mustang, quatre César en 2016, et dans la course à l’Oscar du meilleur film en langue étrangère la même année…