Le Cancre, un amour intemporel

Photo du film Le cancre © Shellac

Le réalisateur français Paul Vecchiali, connu pour ses critiques aux Cahiers du Cinéma et à la Revue du Cinéma ainsi que pour la réalisation de L’Etrangleur (1970) et Femmes Femmes (1974), ou plus récemment Nuits Blanches sur la Jetée (2015), est convié pour la première fois en Sélection officielle avec Le Cancre, présenté en Séance Spéciale. Le film, directement inspiré de l’expérience du cinéaste, conte l’histoire de deux protagonistes dont les chemins se sont éloignés et qui se retrouvent soixante-dix ans plus tard.

Laurent, ayant toujours vécu dans la paresse, cherche sa voie. Il traverse des moments conflictuels avec son père : ils ne parviennent pas à exprimer la tendresse qui les unit. Ce père, Rodolphe, autour duquel gravitent les femmes de sa vie, est hanté par l’unique pensée de retrouver son amour d’adolescent, Marguerite.

Avec Le Cancre, Paul Vecchiali dédie un film à son premier amour, retrouvé dernièrement après de nombreuses recherches. Pour interpréter celle dont le souvenir l’a bouleversé tout au long de sa vie, le réalisateur a fait appel à Catherine Deneuve, à qui il donne lui-même la réplique dans le rôle de Rodolphe.  A leurs côtés, Pascal Cervo qui signe sa troisième collaboration avec le Paul Vecchiali après Faux Accords (2013) et C’est l’amour (2015), incarne le fils, Laurent.

Le film est, en tout cas je l’espère, une sorte de train qui, d’année en année, comme de gare en gare, emmène un homme vieillissant mais toujours amoureux.

Au-delà de la romance, le cinéaste aborde les rapports d’un père et d’un fils qui peinent à se dévoiler l’un à l’autre et s’inscrit dans la filiation du Carnet de Bal (1937) de Julien Duvivier pour relater également les aléas de la vieillesse et de la fin de vie,  « implacable et sournoise », au cours de laquelle resurgissent les fantômes du passé.