Le Conte fantomatique du maître japonais Kenji Mizoguchi

Photo du film Ugetsu Monogatari (Les contes de la lune vague après la pluie) © DR

Présentation à Cannes Classics du chef d’œuvre restauré du maître japonais Kenji Mizoguchi, Ugetsu Monogatari (1953). Pascal-Alex Vincent, cinéaste et enseignant en cinéma à la Sorbonne-Nouvelle, parle de ce mélodrame d’aventures, à la fois film de guerre et conte fantomatique.

Chef d’œuvre

Ugetsu Monogatari est l’un des trois films les plus célèbres de l’âge d’or des studios japonais, Lion d’argent au Festival de Venise en 1953. Distribué dans le monde entier à sa sortie, il a ouvert les portes de l’occident au cinéma japonais.
C’est un chef d’œuvre inépuisable, peut-être le plus grand film du plus grand cinéaste japonais, régulièrement classé parmi les dix meilleurs de tous les temps. Il est impressionnant de par la précision extraordinaire de sa mise en scène. Adaptation d’un conte de l’écrivain japonais Ueda Akinari et d’une nouvelle de Guy de Maupassant ("Décoré !"), l’histoire prend vie dans le Japon féodal du XVIe s. mais elle est d’une grande modernité.

Scène célèbre

La scène de la traversée du lac fut entièrement tournée en studio dans des bassins. Elle est célèbre pour sa lumière, son atmosphère et sa musique : les protagonistes décident de monter sur une barque et traversent un lac embrumé un peu inquiétant. On entre dans le récit fantastique.

Restauration

Une grande majorité des films japonais d’avant les années 1950 sont perdus, il est donc temps de les restaurer. Ugetsu Monogatari est une œuvre de la maturité, un des derniers films de Mizoguchi (son 78e), qui a surtout œuvré dans le muet. Or c’est le moment de sa carrière où c’est un génie.

Présenté par The Film Foundation, KADOKAWA Corporation et la Hollywood Foreign Press Association. Restauré par The Film Foundation et KADOKAWA Corporation aux Cineric Laboratories.