Le jour où Mario Bava a débarqué dans l’espace

Photo du film Terrore nello spazio (La planète des vampires) © DR

Inventeur du Giallo, le cinéaste italien signait en 1965 avec La Planète des Vampires (Terrore Nello Spazio), chef-d’œuvre pop de série B, un film charnière qui a influencé les héritiers de la science-fiction.

Peu connu du grand public, son cinéma à l'esthétique très marquée, à la fois pop, gothique et d'une poésie onirique, a inspiré nombre de réalisateurs du circuit de production traditionnel, tels George Romero, Ridley Scott ou encore Brian De Palma. Mario Bava fut le premier à jeter les bases de ce qui deviendra le Giallo : un genre au service d'une montée en puissance de l'angoisse, et où l'esthétique du meurtre, davantage que ses motifs, est essentielle.

Poussé en 1965 par des producteurs à réaliser son nouveau film dans les restes du décor d'un péplum bouclé peu auparavant à Cinecittà, Mario Bava tourne son seul et unique long métrage de science-fiction. Éclairages sophistiqués, utilisation du hors champ et coloration très contrastée sont déjà les marques de fabrique de ce fils de sculpteur qui réalisait des décors expressionnistes pour le cinéma muet.

Les codes du Giallo appliqués à l’univers de la science-fiction

Adapté d'une nouvelle de Renato Pestriniero, le film narre l'arrivée sur une planète inconnue et étrange de deux équipages de vaisseaux spatiaux. Ils y découvrent très vite que des forces invisibles s'approprient leurs corps pour les changer en zombies.

Cinéaste secret, Bava n'aimait pas tourner hors des studios. Il disait mal maîtriser le soleil, mais il excellait en revanche dans la maîtrise de ce vase-clos. Le long métrage a été interdit aux moins de 16 ans lors de sa sortie en Italie. Son originalité tient à la l'initiative de Mario Bava d'appliquer sa touche très personnelle et les codes du Giallo à l'univers de la science-fiction.

Une présentation de Fulvio Lucisano, Nicolas Winding Refn et CSC Cineteca Nazionale. Restauration en numérique à partir du négatif original couleur 35mm Eastman Kodak par Italian International Film.
Étalonnage corrigé par comparaison avec la colorimétrie d’un positif 35 mm prêté par Cineteca Nazionale sous la supervision de l’assistant-réalisateur Lamberto Bava. Scan, restauration numérique et Digital Intermediate sur pellicule positive 35 mm polyester Kodak et tirage des copies 35 mm effectués par Fotocinema Rome en 2015.