Rendez-vous avec Michael Dudok De Wit pour La Tortue Rouge

Photo du film La Tortue Rouge © 2016 Studio Ghibli - Wild Bunch - Why Not Productions - Arte France Cinéma - CN4

Réalisateur de films d’animation, le Néerlandais Michael Dudok De Wit, oscarisé en 2000 pour le court-métrage Père et Fille, signe son premier long métrage avec La Tortue Rouge. Ce dessin animé d’animation raconte l’histoire d’un naufragé sur une île déserte tropicale peuplée de tortues, de crabes et d’oiseaux.

Racontez-nous la genèse de votre film…

Ça a été l’une des plus grandes surprises de ma vie, un choc: j’ai reçu une lettre du Studio Ghibli à Tokyo, qui me proposait de faire un long métrage. C’est un studio qui a fait des longs métrages magnifiques, comme Le Tombeau des Lucioles et Le Voyage de Chihiro. J’étais extrêmement intéressé. Studio Ghibli m’a conseillé de rencontrer Vincent Maraval de Wild Bunch, car Wild Bunch serait également producteur du film. J’ai aussitôt commencé à écrire le synopsis d’une histoire et c’est ainsi que La Tortue Rouge a démarré.

Quelques mots sur vos interprètes ?

Notre film est un film dessiné et il y avait trois sortes d’interprètes: les acteurs qui on fait les sons humains, les acteurs qui ont interprété certaines actions pour inspirer les animateurs et évidemment les animateurs et les assistants animateurs. Chaque animateur et chaque assistant a adapté ses talents au style visuel du film et en même temps chacun a gardé son style personnel dans ses dessins, dans son acting et son timing. C’était des artistes indépendants qui venaient de partout en Europe, surtout de la France. Le film était un défi pour eux, car l’animation était plutôt subtile et relativement réaliste. Mais ils étaient très doués.

« La nature est une source d’inspiration qui a été particulièrement importante pour moi. »

Quel regard portez-vous sur le cinéma de votre pays ?

Ces dernières années, la France a été mon pays, parce que c’est surtout en France que le film a été réalisé. J’ai été impressionné à quel point la culture cinématographique est intégrée dans la vie quotidienne, comparé à plusieurs autres pays où j’ai vécu. Ça m’intéresse qu’il y ait beaucoup de films qui explorent les relations humaines.

Vos sources d’influence ?

J’ai eu beaucoup de sources d’influence, entre autres les films du Studio Ghibli et certaines bandes dessinées d’Hergé, de Moebius et les dessins de Sempé. Une source d’inspiration qui a été particulièrement importante pour moi est la nature. Je ne veux pas seulement dire par là les animaux et les paysages, mais aussi les lumières et les ombres, les ambiances uniques et les relations émotionnelles que nous entretenons avec elles.

Quelle question aimeriez-vous poser au réalisateur de votre choix ?

Youri Norstein, un russe né en 1941, a réalisé avec sa femme Franceska Iarboussova quelques courts-métrages animés qui sont pour moi et pour beaucoup de mes collègues les plus beaux courts-métrages qui existent. Par exemple Le Héron et la Cigogne, Le Hérisson dans le brouillard et Le Conte des contes. Je lui demanderais si nous pourrions faire une promenade ensemble, dans un paysage qu’il aime particulièrement beaucoup.