The Transfiguration, rendez-vous avec Michael O’Shea

Photo du film Transfiguration © Transfiguration Productions, LLC

Videur, chauffeur de taxi, réparateur informatique... et désormais réalisateur. Michael O'Shea a vécu plusieurs vies sans jamais cesser d'écrire des scénarios. Après des années de travail, il signe son premier film, The Transfiguration, un conte urbain d'amour et d'horreur.

Comment vous est venue l’idée du film ?

J'étais en train de regarder un film très touchant sur le fait de grandir quand on est exclu. C’était cruel par moments mais la conclusion portait un message plein d'espoir. Je me suis dit que ma vision des choses était beaucoup moins douce et qu’il pourrait être intéressant de tourner quelque chose avec un point de vue opposé, plus nihiliste.
Et puis il y a cet ami dont le fils adore les vampires et passe son temps à en dessiner. Ses camarades d’école le taquinaient, le maltraitaient, ce qui m'a rappelé ma propre enfance. Ça m’a touché et c’est devenu l’autre motivation du film.

Quelle était l’ambiance sur le tournage ?

C'était un tournage chaotique, incontrôlable, parce que nous étions une équipe réduite et que qu’on tournait dans des décors naturels, en caméra distanciée. On a été très exigeants avec l'équipe, on voulait simplement faire un bon film mais j'espère qu'on n'a pas été trop pénibles parce que ça me tient à cœur.

Quelques mots sur vos interprètes ?

Eric (Milo) est l'une des raisons pour lesquelles nous sommes ici. Nous avons beaucoup tourné dans des décors naturels, Eric a 15 ans, il s'agit de son premier rôle-titre et il est presque toujours à l’écran. Un film a particulièrement influencé The Transfiguration, c’est Henri : Portrait d'un serial killer. Tout ce film repose sur la performance de Michael Rookers. Eric devait accomplir le même exploit, sauf qu'il est jeune et que les conditions de tournage étaient rudes. Pourtant, il est resté très concentré et il a parfaitement incarné le personnage.

Que pensez-vous de l’industrie du cinéma dans votre pays ?

Le cinéma indépendant ne doit pas juste être un moyen pour un réalisateur d’accéder à des blockbusters. D’ailleurs, ce n'est pas ce que j'ai voulu faire avec ce film. Mon but n’était pas forcément de viser dans le mille car je crois que ce n’est pas le rôle du cinéma indépendant. Il n’y a qu’à voir les derniers films de Cronenberg, Cosmopolis ou Maps to the Stars, ou les films de mon amie Aza Jacobs (Terri, Momma's Man), ou encore Dogtooth et The Lobster de Yorgos Lanthimos.

Quelles sont vos sources d’inspiration ?

Je suis très influencé par les néoréalistes comme Aza Jacobs, Kelly Reichardt, les frères Safdie, Ramin Bahrani. Et j'adore Lars Von Trier. Je crois même que j'idolâtre ce type. Gaspar Noé est génial aussi. Evidemment, j'aime aussi beaucoup les films d'horreur à petit budget et les films d'exploitation.

Pouvez-vous nous parler de vos projets futurs ?

Je viens au Festival sans engagement. Même s'il s'agit de mon premier film, je ne suis plus très jeune et j'arrive avec plein d'idées et de scénarios. J'espère que l'attention portée par le Festival fera aboutir ces projets… J'ai un film d’horreur, un film de fantôme, un film de possession. J'ai même une comédie musicale !