Xavier Dolan grandit encore avec Juste la fin du monde

Photo du film Juste la fin du monde © Shayne Laverdière, courtesy of Sons of Manual

Si jeune et pourtant déjà une figure du Festival de Cannes. Xavier Dolan fait sensation en 2010 au Certain Regard avec Les Amours imaginaires, revient deux ans plus tard avec Laurence Anyways avant de remporter le Prix du Jury pour Mommy en 2014. Membre du Jury des Longs Métrages l’an dernier, il est de retour en Compétition avec Juste la fin du monde, l’adaptation d’une pièce de théâtre.

Juste la fin du monde, c’est l’histoire d’un écrivain, Louis, qui rentre dans sa famille pour annoncer sa mort prochaine. Xavier Dolan a fait appel aux acteurs français les plus en vue pour ce dernier projet, Gaspard Ulliel en tête d’affiche, entouré de Marion Cotillard, Léa Seydoux, Vincent Cassel et Nathalie Baye.

L’inspiration de ce sixième long métrage lui est venue de la muse de ses débuts, Anne Dorval. Après leur première collaboration sur J’ai tué ma mère, l’actrice partage avec le réalisateur le souvenir d’un rôle dans une pièce de Jean-Luc Lagarce, Juste la fin du monde. Xavier Dolan se plonge alors dans le texte sans y trouver d’intérêt particulier. Il lui faudra attendre quelques années avant de comprendre sa portée cinématographique :

« Je comprenais enfin les mots, les émotions, les silences, les hésitations, la nervosité, les imperfections troublantes des personnages de Jean-Luc Lagarce. »

Juste la fin du monde devrait signer un tournant dans la carrière de Xavier Dolan. Il s’annonce comme le film de la maturité. Après l’explosion de sentiments des personnages de Mommy, il s’essaie à l’adaptation théâtrale, sans pour autant gommer la spécificité du texte original. Dans la veine qu’a insufflée Lagarce à sa pièce, Dolan conserve les maladresses, les répétitions, les fautes dans les dialogues. Sa façon de rendre hommage au metteur en scène, décédé en 1995.