Hong Sangsoo et le clair obscur de l’infidélité

Photo du film Geu-Hu (Le Jour d'après ) © DR

Passé maître dans l'art de disséquer la complexité des relations amoureuses, le cinéaste sud-coréen Hong Sangsoo s'empare avec finesse d'un quiproquo adultérin dans Geu-Hu (Le Jour d'après) pour tisser une comédie douce-amère en noir et blanc, submergée de mélancolie.

Précis et dépouillé, avec une tendance à se simplifier visuellement depuis quelques films, le cinéma de Hong Sangsoo ne s'est jamais privé de tourner en dérision ses personnages masculins – souvent seuls, bavards et assoiffés d'alcool – pour mieux les confronter à leurs questionnements existentiels.

Si les triangles amoureux et autres flirts nés du hasard sont la matière brute dans laquelle le cinéaste aime puiser, ses contes moraux truffés d’humour et de poésie ne sont jamais que le prolongement de ses propres interrogations sur la vie.
Geu-Hu (Le Jour d'après) ne fait pas exception à ce précepte d'une filmographie où l'humeur est souvent légère et flâneuse, mais c'est avec un ton beaucoup plus grave et mélancolique que le cinéaste s'en empare cette fois.

Avec le temps, Hong Sangsoo a également effilé ses scénarios pour se donner davantage de liberté d'action et s’inspirer aussi bien de la personnalité de ses comédiens que des lieux de tournage et de leurs aléas météorologiques.
Le film narre l'histoire de Bongwan, un éditeur infidèle et lâche qui peine à se remettre du départ de l'employée avec laquelle il a trompé sa femme. Révélée par la découverte d’une lettre d’amour secrète, la situation s’envenime avec l’arrivée au sein de la maison d’édition d’une jolie jeune femme, placée malgré elle au cœur d’un quiproquo.

Le Jour d'Après – dont la pelote scénaristique se déroule sur une journée – signe le retour devant la caméra de Hong Sangsoo de l'actrice Kim Minh-hee, qui a déjà figuré au casting de quatre de ses longs métrages, mais aussi de l’acteur Kwon Hae-hyo, un autre fidèle de son cinéma. Cinéaste prolifique, le Sud-Coréen présente un autre de ses longs métrages en Séance Spéciale : La Caméra de Claire, avec Isabelle Huppert.