Jean Douchet, un enfant agité raconté tout en fraicheur à Cannes Classics

Photo du film Jean Douchet, L’enfant agité © DR

Ils comptent parmi les plus jeunes réalisateurs de ce 70e Festival de Cannes. Fabien Hagège, Guillaume Namur et Vincent Haasser présentent à Cannes Classics Jean Douchet : l’enfant agité, fruit d’une rencontre entre le grand nom des Cahiers du cinéma avec trois amis cinéphiles. Leur film concourt pour la Caméra d’or et l’Œil d’or. Rencontre.

Comment s’est déroulée la rencontre avec Jean Douchet ?

Fabien : On était lycéens à Enghien-les-Bains en banlieue parisienne. Jean Douchet est venu faire un ciné-club autour de Mystic River de Clint Eastwood et, comme il n’y avait aucun événement lié au cinéma dans notre banlieue, on a été frappés par sa parole.
Guillaume : On ne savait pas du tout qui il était, hormis qu’il était vaguement lié aux Cahiers du cinéma. Il était très ouvert, très attentif à nous. Ça a confirmé notre désir de cinéma.

Comment avez-vous décidé de raconter Jean Douchet dans ce film ?

Vincent : On a essayé de faire un film qui lui ressemble, toujours en mouvement, toujours au présent. Et de rencontrer les gens qu’il a pu faire naître par son discours, par ses ciné-clubs.
Fabien : Les gens qu’il a fait entrer aux Cahiers du cinéma dans les années 1960 présentés dans le film par Barbet Schroeder, ses étudiants de l’Idhec ou de la Fémis comme Arnaud Desplechin et Noémie Lvovsky, et aussi quelqu’un comme Xavier Beauvois qui est son fils spirituel.

Vous êtes parmi les plus jeunes voix de ce 70e Festival de Cannes. Comment avez-vous apporté de la fraîcheur à votre film ?

Vincent : Ca ne s’appelle pas « l’enfant agité » pour rien. Il a quelque chose de l’ordre de la jeunesse, voire du jeunisme. Le film dépasse la cinéphilie. C’est aussi une histoire d’amour, d’amitié.
Fabien : Concernant la mise en scène, on a voulu éviter le documentaire classique avec des interviews posées. On cherchait à créer de nouveaux dispositifs pour chacune des situations pour que ça ressemble à Jean et que le film soit nourri de plusieurs « à-côtés », des « à-côtés » qui généralement ne sont pas présents dans un film car ils sont considérés comme des erreurs. Nous, on les a gardés pour faire entrer de la vie par tous les moyens.

Qu’est-ce qu’on apprend sur Jean Douchet ?

Guillaume : Sa philosophie, sa façon d’apprécier le cinéma en accord à sa façon de vivre.
Fabien : C’est quelqu’un qui a une carrière compliquée à cerner. On a dressé un portrait assez complet de ses différentes activités, de la critique à la mise en scène, du prof au Pygmalion.