Naomi Kawase choisit la lumière

Photo du film Hikari (Vers la lumière) © 2017 KINO FILMS - COMME DES CINEMAS - KUMIE

Shara (2003), La Forêt de Mogari (Grand Prix du Jury en 2007), Hanezu l’Esprit des Montagnes (2011) et Still the Water (2014) : Hikari est le cinquième long métrage en Compétition de la Japonaise Naomi Kawase, Présidente du Jury des courts métrages et de la Cinéfondation en 2016. Si, dans l’exquis Les Délices de Tokyo (Un Certain Regard 2015), les crêpes dorayakis servaient de trait d’union entre les êtres, dans Hikari (Vers la lumière), le cinéma insuffle une force vitale aux personnages. Histoire d’une rencontre, celle de deux âmes perdues et blessées.

« Y a-t-il des choses que l’on échoue à comprendre même si on peut les voir ? Y a-t-il des choses que l’on comprend même si on ne peut pas les voir ? » : Naomi Kawase interroge. Misako (Ayame Misaki) trouve sa voix dans un métier atypique : elle écrit pour les malvoyants des descriptions audios de films et conçoit ce labeur fastidieux comme un filtre de la beauté du cinéma.

 

La poésie du 7e art unit cette jeune fille à Nakamori (Masatoshi Nagase), un photographe qui vit le drame de sa vie en perdant progressivement la vue. La lumière, qui irradie le film, gagne patiemment le cœur des protagonistes.

 

« Sans lumière, pas de couleurs, sans lumière pas d’images, sans lumière impossible de faire un film. » « On pourrait presque dire que la lumière est cinéma. »

Pour Hikari, Naomi Kawase a de nouveau fait appel à Masatoshi Nagase, Sentaro dans Les Délices de Tokyo. Et la gracieuse cinéaste collabore pour la première fois avec Tatsuya Fuji, acteur iconique de L’Empire des sens (Cannes Classics, 2017).  

 

« Si les aveugles pouvaient voir le cinéma, s’ils pouvaient écrire une histoire, le film en résultant charmerait toutes les personnes autour du monde qui sont enchantées par la magie du cinéma. »