Robin Campillo accélère le rythme de la Compétition

Photo du film 120 battements par minutes © Céline Nieszawer

C’est un film très attendu par la presse française. 120 battements par minute propulse Robin Campillo en Compétition pour la première fois, quatre ans après le très remarqué Eastern Boys. Pour son troisième long métrage, le cinéaste pioche dans ce que la jeune génération d’acteurs français a de plus séduisant avec Adèle Haenel et Arnaud Valois, accompagnés par l’Argentin Nahuel Pérez Biscayart.

120 BPM. C’est le rythme cardiaque moyen. Les héros de 120 battements par minute ont à cœur de combattre l’indifférence sur la question du Sida. Nous sommes à l’aube des années 1990, le virus fait des ravages et l’association Act Up multiplie les actions coup de poing. Nathan (Arnaud Valois) intègre le mouvement, il est rapidement dérouté par la radicalité de certains membres.

Si Robin Campillo avait cédé à ses envies de jeune cinéaste, 120 battements par minute aurait vu le jour il y a vingt ans. Il milite alors pour Act Up, séduit par la gouaille de ses figures médiatiques, sidéré par la montée du sida surtout. Mais le réalisateur, à l’époque jeune monteur, ne se sent pas les épaules d’écrire un tel film. Pas encore…

Dans l’attente, Robin Campillo se fraie un chemin sans embûches dans le cinéma français. D’abord à l’ombre de grands noms, comme monteur pour Gilles Marchand (Qui a tué Bambi ?, Hors Compétition en 2003), ou coscénariste de Laurent Cantet pour Entre les murs, Palme d’or en 2008. Le premier film signé Robin Campillo sort en 2004, Les Revenants, plus tard adapté en série télé. Avec Eastern Boys (2014), le réalisateur séduit les critiques en racontant sans concession le jeu de séduction, de ruse et d’amour entre un quadra bourgeois et un jeune garçon d’Europe de l’Est. Empathique, psychologique, lyrique.