Todd Haynes replonge en enfance dans Wonderstruck

Photo du film Wonderstruck © DR

Présent à Cannes pour Velvet Goldmine (1998) et plus récemment pour Carol (2015), c’est dans un tout autre genre que le réalisateur américain Todd Haynes s’illustre avec Wonderstruck, un film adapté du roman pour enfants de Brian Selznick, en lice pour la Palme d’or.

Wonderstruck suit les parcours de Ben et Rose, à cinquante ans d’intervalle. Ben rêve du père qu’il n’a jamais connu tandis que Rose, isolée par sa surdité, se découvre une passion pour une actrice. Lorsque Ben trouve un indice qui pourrait le mener à son père et que Rose apprend que son idole va se produire sur scène, les deux enfants fuguent de chez eux et s’embarquent dans une quête qui va les mener jusqu’à New York.

Derrière ce récit se cache l’auteur de livres pour enfants, Brian Selznick, remarqué pour l’œuvre Hugo Cabret portée à l’écran par Steven Spielberg en 2011. Souhaitant réitérer l’expérience cinématographique, le projet de Brian Selznick croise le chemin du cinéaste Todd Haynes et c’est la rencontre des genres qui s’effectue, ceux de l’illustration et de la mise en scène, pour donner vie aux histoires parallèles de Wonderstruck, dont le scénario a été rédigé par l’écrivain lui-même.

Remarqué pour ses longs métrages en hommage à des personnalités atypiques (Rimbaud, Karen Carpenter, Jean Genet, Bob Dylan…), Todd Haynes décroche le prix de la Meilleur contribution artistique au Festival de Cannes en 1998 pour Velvet Goldmine, dans lequel il salue le mouvement glam rock des années 70. Réputé par la suite pour ses films provocateurs qui exposent des situations liées à la sexualité et à la responsabilité sociale comme en témoignent Loin du Paradis (2002) et Carol (2015), Todd Haynes s’attache ici au thème de l’identité qui lui est également cher en faisant le choix d’adapter une histoire pour enfant.

Wonderstruck est aussi l’occasion pour Todd Haynes de retrouver sa muse, Julianne Moore, qu’il avait dirigée dans Safe (1995), Loin du Paradis (2002) et I’m not There (2007).