Rendez-vous avec Zhang Ziyi

Zhang Ziyi © Olivier June

Pendant Cannes 2019, quatre rencontres avec des artistes se dérouleront salle Buñuel en remplacement de la seule Leçon de cinéma. Quatre masterclass avec des réalisateurs et acteurs invités à partager leur travail et leur carrière lors de rendez-vous destinés à tous les festivaliers.

 

Au programme de cette année : Zhang Ziyi, Sylvester Stallone, Nicolas Winding Refn et Alain Delon.

 

ZHANG ZIYI

Conversation animée par Yves Montmayeur (Historien et réalisateur)

Vingt ans de carrière déjà pour l’actrice chinoise Zhang Ziyi qui fit sa première apparition sur les écrans avec le film de Zhang Yimou The Road Home avant d’arriver à Cannes l’année suivante avec Tigre et Dragon de Ang Lee. Depuis, elle est souvent revenue sur la Croisette, en tant que membre du Jury (celui de la Compétition ou du Certain Regard), ou pour des films majeurs comme 2046 de Wong Kar-wai ou Le Secret des poignards volants de Zhang Yimou. Elle a été nommée aux Golden Globes et aux BAFTA pour sa performance d’actrice dansMémoires d’une geisha de Rob Marshall et a retrouvé Wong Kar-wai en 2013 avec The Grandmaster qui lui a valu douze prix d’interprétation. Elle sera prochainement à l'affiche de Godzilla II Roi des monstres.
Zhang Ziyi présentera Tigre et Dragon d’Ang Lee au Cinéma de la plage le mardi 21 mai à 21h30.

Sur Tigre et Dragon, le film qui l’a révélée :
J’ai tourné ce film il y a vingt-et-un ans ! Le regard que je lui porte est aujourd’hui complètement différent. Le sujet que développe Ang Lee, à savoir que chaque personne doit rester elle-même, est intemporel. A l’époque, j’avais 19 ans. Je ne comprenais pas tout ce qu’il voulait signifier. J’étais étudiante au centre d’art dramatique en Chine. Je venais de tourner mon premier film avec Zhang Yimou. Un jour, j’ai entendu dire que l’un de mes professeurs avait envoyé ma photo à Ang Lee. Puis Zhang Yimou m’a conseillée à Ang Lee. Pendant deux mois, je me suis entraînée pour le rôle, sachant qu’il y avait d’autres candidates pour jouer dans le film. Je ne savais donc pas si j’allais décrocher le rôle.

Sur son caractère de battante :
Je suis née dans une famille très traditionnelle. Ma mère travaillait dans une maternité et mon père était économiste pour le gouvernement. Je n’ai pas grandi dans le luxe. Mes parents travaillaient dur pour nous élever et nous ne faisions pas beaucoup d’activités. Je n’ai pas souvenir que mes parents m’aient beaucoup encouragée ou dis "je t’aime". J’ai gagné beaucoup de prix dans ma carrière, mais ils ont toujours été exigeants avec moi. C’est ce qui m’a appris à être exigeante avec moi-même. La plupart des rôles que j’ai interprétés ont en commun cette persévérance.

« La plupart des rôles que j’ai interprétés ont en commun une persévérance ».

Sur sa première collaboration avec Wong Kar-wai :
Il a joué un rôle très important dans ma carrière. La première fois que j’ai tourné avec lui, c’était en 2004. Cela a été une expérience très stressante pour moi car je ne voyais jamais ses yeux derrière ses lunettes. C’était intimidant. Je n’avais ni dialogue, ni scénario. Le film était tourné en cantonais, une langue que je ne comprenais pas. J’avais demandé à mon agent de me ramener du saké pour faire passer mon anxiété ! Je me sentais comme une herbe sauvage, forcée de survivre. Et puis un jour, Wong Kar-wai a ôté ses lunettes. Je me suis rendu compte que je n’avais pas besoin d’être si tendue !

Sur le tournage de The Grandmaster :
Ce tournage a été le plus éprouvant de ma carrière jusqu’à présent. J’étais dans une période très anxieuse et mélancolique. Je me souviens avoir demandé une journée de congé en plein tournage, ce qui était compliqué car coûteux. Mais Wong Kar-wai a accepté. Il savait que je n'étais pas bien et s’est montré très compréhensif. C’est aujourd’hui un ami très intime. Je pourrais jouer n’importe quel rôle pour lui.

Sur sa carrière internationale :
J’avais envie de voir comment c’était de tourner à Hollywood. Mais comme je sais faire du kung-fu, on m’a toujours proposé le même type de rôles. Au fur et à mesure, j’ai refusé les propositions. Puis est arrivé Mémoires d’une Geisha. J’ai accepté car il est rare qu’un rôle principal soit confié à une actrice asiatique dans un film hollywoodien. Le plus important, pour une actrice, c’est d’être patiente. C’est important de choisir des personnages que l’on aime. J’aimerais beaucoup tourner dans un film de réalisme social.

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