True Mothers, la poésie de Naomi Kawase au service d’une histoire d’adoption poignante

TRUE MOTHERS de Naomi Kawase

 

Avec sept films présentés au Festival de Cannes, Naomi Kawase fait figure de fidèle de la Sélection officielle dont elle a raflé le Grand Prix en 2007 avec La Forêt de Mogari. En 2020, la réalisatrice japonaise lauréate de la Caméra d’or en 1997 et présidente du Jury des courts métrages et de la Cinéfondation en 2016, a de nouveau séduit le comité de Sélection avec Asa Ga Kuru (True Mothers), son dernier long métrage, qui aborde de manière poignante et sensible le thème de l’adoption. Le film, présenté en avant-première en octobre dernier dans le cadre de "Spécial Cannes 2020", est sorti en France le 28 juillet.

Satoko et son mari sont liés pour toujours à Hikari, la jeune collégienne de 14 ans qui a donné naissance à Asato, leur fils adoptif. Aujourd’hui, Asato à 6 ans et la famille vit heureuse à Tokyo. Mais Hikari qui souhaite reprendre contact avec la famille va provoquer une rencontre…

Adapté du roman de Mizuki Tsujimura qui avait suscité un débat national sur l’adoption au Japon en 2015, True Mothers est un film en deux parties dont la première s’intéresse au couple d'âge moyen aisé qui vit à Tokyo, et la seconde à la mère adolescente dont ils adoptent l'enfant qu’elle a abandonné sous la pression de ses parents conservateurs. Un récit complexe, parsemé de flashbacks, que Naomi Kawase traite avec une volonté de clarté, de limpidité et beaucoup d’humilité.

On retrouve le style impressionniste et sensoriel de la réalisatrice à travers des plans d’inserts baignés de lumière vaporeuse et de clichés diaphanes du paysage. Une inspiration humaniste au service d’une histoire captivante, et une superbe prestation de l’actrice Haju Makita qui incarne la spirale descendante de Hikari.