Voir Rouge et en débattre, avec Farid Bentoumi

ROUGE - Photo du film © LES FILMS VELVET

 

Deuxième film pour Farid Bentoumi après sa comédie Good Luck Algeria. Avec Rouge, thriller écologique inspiré de différents faits réels et notamment de l’histoire de l’usine de Gardanne qui rejette ses déchets toxiques dans la Méditerranée, le réalisateur franco-algérien en Sélection officielle pour la première fois à Cannes 2020, s’intéresse au scandale sanitaire des « boues rouges » et met à l'affiche le très actuel dilemme écologie / économie. En salles en France le 11 août.

Nour vient d’être embauchée comme infirmière dans l’usine chimique où travaille son père, délégué syndical et pivot de l’entreprise depuis toujours. Alors que l’usine est en plein contrôle sanitaire, une journaliste mène l’enquête sur la gestion des déchets. Les deux jeunes femmes vont peu à peu découvrir que cette usine, pilier de l’économie locale, cache bien des secrets…

Rouge a cette qualité du cinéma américain qui consiste à traiter une question politique ou sociétale et de savoir incarner des idées par de la fiction. Film-dossier au scénario solide et à la mise en scène maitrisée, il pose un débat rendu éminemment actuel par la crise de la COVID : entre santé et emplois, « entre fin de mois et fin du monde », comment s’engager ?
 

« Je n’ai pas de solution idéale. (…) On ne fait qu’ouvrir ce vaste débat qui va nous occuper dans les vingt ou trente prochaines années et marquer profondément notre société, notre manière de vivre. »

En montrant l’opposition de Nour qui prend le parti de la santé et de l’écologie et de son père, syndicaliste qui redoute d’avantage le chômage que le cancer, Rouge souligne la complexité du débat et invite les spectateurs à se poser à leur tour les questions débattues à l’écran avec fougue par Zita Hanrot, Sami Bouajila, Céline Sallette et Olivier Gourmet.