L’histoire, installée à Manille, observe les errances d’Ivan, un écrivain en proie à des questions existentielles.
En réalisant Cinq et la peau aux Philippines, Pierre Rissient puise dans ses références, du cinéma classique hollywoodien au jazz, de la poésie à Manille. La fascinante mégalopole se dévoile, servie par l’interprétation muette de Féodor Atkine, acteur russo-polonais de Pauline à la Plage (1983) et Dans la cour (2014) : « Pierre Rissient me laissait libre, totalement créateur de l’émotion, mais il était intransigeant, sans concessions pour ce qui concernait ses images. »
L’univers intérieur du héros prend toute son épaisseur devant ce film dépourvu de dialogues. La voix off accompagne le spectateur, et Cinq et la peau l’invite à vivre une expérience de visionnage hors norme, active et sensible.
Pierre Rissient disait lui-même de son œuvre magnétique : « J’ai échafaudé un film kaléidoscopique qui serait à la fois journal intime, chronique de voyage, portrait, pamphlet, récit poétique, passant sans cesse d’un registre à l’autre. »
Sorti en 1982, Cinq et la peau est le deuxième film de Pierre Rissient. Restauré grâce à TF1 et Carlotta Films, il retrouvera bientôt le chemin des salles françaises, et la mémoire de Pierre Rissient continuera de nous tenir compagnie face au grand écran. En attendant, la 71e édition de ce Festival lui est dédiée.