Agnès Jaoui revient sur son envie d’être actrice. Dans son récit, elle s’attarde sur une conversation qui a eu lieu lors de sa première visite à Cannes alors qu’elle était étudiante.
Je suis venue là en caravane avec des potes. Un jour, j’ai pris un café avec un type qui m’a dit : « T’es trop intelligente pour être actrice. » J’ai eu la répartie de lui répondre : « Alors si je suis trop intelligente, je serai actrice. » Il y a ce que ça porte comme objet de désir de l’actrice qui ne peut pas être intelligente. Je ne pouvais pas renoncer à ce métier, ni renoncer à ma vision du monde. Quitte à en faire débander quelques uns.
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On avait des révoltes communes, la sensation de ne pas penser comme la majorité. On avait souvent la même colère et c’était un moteur la première fois qu’on a écrit. On voulait aussi jouer dans nos films parce que quand on a écrit pour d’autres, comme Alain Resnais, on avait quand même cette frustration de ne pas jouer.
Le déclic de la réalisation
C’est en voyant les films que je n’aimais pas, comme quand on se dit : « Ah je n’ai pas aimé l’adaptation de ce roman. » Je me suis rendu compte que je ne retrouvais pas ce que j’avais imaginé. C’était aussi une question de maturité. Écrire, c’était devenir adulte.