After Yang, le regard de Kogonada

Photo du film After Yang © A24 Films

 

L’Américain Kogonada présente After Yang au Certain Regard, un film de science-fiction écrit, réalisé et produit par ses soins. L’auteur de Columbus, son remarqué premier long métrage autour de la vie et de l’art (2017), signe une adaptation de la nouvelle américaine "Saying Goodbye to Yang" d’Alexander Weinstein, avec Colin Farrell dans la peau d’un sauveur de robot domestique.

Racontez-nous la genèse de votre film. 

Le projet a pris naissance suite à la lecture de la superbe nouvelle américaine d’Alexander Weinstein, "Saying Goodbye to Yang", une nouvelle futuriste autour de la perte, de l’attachement et de la politique de l’être. Cela m’a beaucoup intéressé d’explorer cette notion de perte, une notion qui émerge rétroactivement.  

L’atmosphère du tournage ? 

J’aspire juste à observer la journée de tournage et à rester l’écoute des personnes qui feront en sorte qu’elle ait du sens (acteurs, artistes, techniciens…). Ma méthode de travail ? Trouver les meilleurs ingrédients que chaque jour a à offrir, et nourrir une atmosphère propice. 

Quelques mots sur vos interprètes ? 

Difficile de les résumer en quelques mots. La distribution d’acteurs dans son ensemble était remarquable, pour les figurants comme pour les rôles principaux. Mais tout commence avec Colin (Farrell), dont la générosité et l’humanité ont touché toute l’équipe. J’ai été captivé par le calme et la subtilité dont il a fait preuve pour incarner son rôle. Je l’ai déjà dit mais Colin est un poète déguisé en acteur. Jodie (Turner-Smith) était un cadeau pour ce projet à plusieurs niveaux. Elle faisait tout « mieux ». Justin (H. Min) était destiné à jouer un rôle important et Malea (Emma Tjandrawidjaja) fut une vraie découverte. C’était spécial aussi pour moi d’avoir Haley Lu (Richardson) qui avait joué dans mon film Columbus en 2017. Je pourrais continuer et inclure les autres : Clifton, Sarita, Titchie, etc. 

Qu’avez-vous appris durant la réalisation de ce film ? 

Beaucoup, comme à chaque fois, mais c’est difficile à expliquer. Ce support est insaisissable, nous essayons de le dompter à grand renfort de plannings et de technologie mais il résiste. J’adore ça avec le cinéma. Son flow. Les possibilités et les impossibilités de capturer le temps. J’apprendrai toujours, sans aucun doute. 

Qu’est-ce qui vous a donné envie de devenir réalisateur ? 

La poursuite de ce support insaisissable justement. J’ai été changé par le cinéma, et le fait de participer à cette conversation rend humble.

Quel regard portez-vous sur le cinéma de votre pays ? 

Un regard concerné et plein d’espoir.