Chronique d’une liaison passagère : quand l’image vaut mille mots

Photo du film CHRONIQUE D'UNE LIAISON PASSAGÈRE de Emmanuel MOURET © Pascal Chantier

Deux ans après Les choses qu’on dit, les choses qu’on fait, encensé par la critique, Emmanuel Mouret revient en Sélection officielle, cette fois à Cannes Première. Pour ce onzième long métrage, le réalisateur français, fidèle à sa carte du Tendre, avance d’ellipses en rendez-vous pour raconter la liaison de deux adultes entre romance et comédie dramatique.

Charlotte (Sandrine Kiberlain), mère de trois enfants et célibataire, a pour amant Simon (Vincent Macaigne), un homme marié. Alors qu’ils s’entendent pour que leur relation ne franchisse pas la barrière des sentiments, ils sont de plus en plus surpris par leur complicité…

 

Le souci du détail

Tout l’intérêt du film réside dans l’attention que l’on porte aux gestes, aux réactions, aux paroles des deux amants, qui bien décidés à ne pas tomber amoureux, ont de plus en plus de mal à cacher leurs sentiments naissants. L’idée de ne concentrer les scènes que sur leurs rendez-vous, de ne laisser que de subtils indices sur le quotidien qui sépare ces entrevues, incite le spectateur à faire preuve de la plus grande attention aux détails. Les mouvements de caméra et le placement des acteurs, toujours en mouvement, nous suspendent au moment présent, à l’image de ces deux individus qui préfèrent ne pas penser à demain.

 

Sensuel sans trop en montrer, romantique sans tomber dans le cliché, ce nouveau film d’Emmanuel Mouret, intimiste et aux acteurs plus que confirmés, promet de beaux moments de cinéma à l’imagerie soignée et à la bande-son légère. Une histoire d’amour qui ne dit pas son nom, accompagnée tout au long du film par la Javanaise de Serge Gainsbourg.