De son vivant, les ravages de la maladie au cœur d’une relation mère-fils

Photo du film De son vivant © 2020 - Laurent CHAMPOUSSIN / LES FILMS DU KIOSQUE

 

Six ans après La Tête Haute, Emmanuelle Bercot signe son retour sur la Croisette avec De son vivant, dans lequel elle explore les enjeux d’une relation conflictuelle entre une mère et son fils, rattrapés par le spectre de la mort. Porté par son duo d’acteurs fétiches, Catherine Deneuve et Benoît Magimel, le film est présenté Hors Compétition. 

En 2015, Emmanuelle Bercot ouvrait le Festival de Cannes avec La Tête Haute, film coup de poing sur le parcours d’un jeune délinquant de centres éducatifs en tribunaux pour enfants. Aux côtés du bouleversant Rod Paradot, César du Meilleur espoir masculin, elle mettait en scène Catherine Deneuve et Benoît Magimel, dans les rôles du juge et de l’éducateur. La réalisatrice française retrouve ses deux acteurs favoris dans De son vivant, un mélo qu’elle a écrit « directement en pensant à eux ».

Pour cette troisième collaboration avec la cinéaste, Catherine Deneuve incarne une mère en souffrance face à son fils – Benoît Magimel –, condamné par la maladie et dans le déni total. Au milieu de cette relation conflictuelle, un médecin et une infirmière tentent de les guider vers la voie de l’acceptation et de la tolérance.

À mesure que la maladie se propage, mère et fils sont confrontés aux différentes phases traditionnellement traversées par les malades et leur entourage : le déni, la colère, la dépression, la négociation, la résignation. Une épreuve qui les pousse, ainsi que les spectateurs, à s’interroger sur le sens de l’existence, le rapport à la mort et ce qu’on laisse derrière soi.

En misant sur les émotions et l’expérience psychologique de ses protagonistes, sans pour autant exposer les ravages physiques de la maladie, Emmanuelle Bercot signe un film lumineux, où l’esthétique polie des décors prime sur la dégradation des corps. Un parti pris dès le début « pour coller au genre du mélo », souligne la cinéaste.