La Compétition s’électrise avec Titane

Titane, 2021 © Carole Bethuel

 

Il se pourrait que ce film fasse frissonner la Croisette. Titane, second long métrage de Julia Ducournau, cultive le mystère avant sa projection en Compétition. Une affiche intrigante, une bande-annonce haute en couleur et un synopsis qui questionne : « Après une série de crimes inexpliqués, un père retrouve son fils disparu depuis 10 ans. Titane : métal hautement résistant à la chaleur et à la corrosion, donnant des alliages très durs. » 

Elle fait du film de genre depuis ses premiers courts métrages. Du body horror précisément. Julia Ducournau affectionne les prothèses, les effets spéciaux et les mutations corporelles depuis Junior (court métrage réalisé en 2011), elle mêle les registres dans Grave en 2016 – drame gore cannibale aux pointes comiques – et poursuit cette exploration avec Titane.

Ce film renforce la singularité de Julia Ducournau dans le paysage cinématographique français. À sa palette de registres, elle ajoute une touche de science-fiction revisitée. La couleur aussi prend une place prépondérante, à la limite de la saturation, comme un clair-obscur en contraste avec le scénario ténébreux. Titane aborde la violence « comme début de quelque chose, comme mise à mal de fondations qui durent depuis trop longtemps » explique la réalisatrice. Il est aussi question de filiation et d’amour, ou plus exactement « une histoire de la naissance de l’amour »

Pour ce film, Julia Ducournau a écrit un rôle sur mesure pour Vincent Lindon, qui après avoir vu Grave avait manifesté sa volonté de travailler avec elle. Titane lui aura valu un an de musculation pour préparer le tournage. Face à lui, la réalisatrice souhaitait un visage inconnu, sur lequel on ne puisse rien projeter, elle a été séduite par celui d’Agathe Rousselle. Garance Marillier, définitivement incontournable dans le succès de Julia Ducournau, complète le casting.