Lamb, le regard de Valdimar Jóhannsson

Photo du film Lamb © Go to Sheep, Black Spark Film & TV, Madants, Film i Vast, Chimney, Rabbit Hole, Helgi Jóhannsson.

 

Comme à son habitude, Un Certain Regard fait la part belle aux films de genre atypiques. Lamb s’inscrit dans cette veine, entre fantastique et antispécisme. L’Islandais Valdimar Jóhannsson, y raconte le chamboulement dans la vie d’un couple d’éleveurs de moutons alors que naît leur enfant d’un genre particulier. Pour ce premier film (prétendant à la Caméra d’or), le réalisateur a su convaincre Noomi Rapace, actrice suédoise chevronnée, qui revient tourner sur les terres islandaises de son enfance.

Comment vous est venue l’idée de Lamb ?

Ce projet a trouvé son origine il y a longtemps, avec une image très simple, celle d’une créature hybride. J’ai ensuite conçu une bande dessinée qui m’a servi de référence puis, avec le scénariste, Sjón, nous avons mêlé tout cela à l’histoire de Lamb.

Comment avez-vous travaillé sur ce film ?

Je tenais à ce que le développement et l’écriture soient aussi naturels que possible. Pendant ces trois dernières années, j’ai vu Sjón toutes les semaines pour travailler sur le script. Une fois écrit, j’ai scénarisé l’intégralité du film avant de solliciter des chefs de départements car j’avais besoin de visualiser l’univers et l’histoire que je m’apprêtais à filmer. J’avais en tête une bibliothèque de références visuelles que je devais classer selon le récit, les costumes et la cinématographie. Je pense que la préparation est l’étape la plus importante dans la conception d’un film. Prendre le temps en amont, c’était la clé du succès de ce tournage. Ainsi toute mon équipe était bien préparée à affronter tous les défis imprévisibles liés au travail avec des enfants et des agneaux.

Quelques mots sur vos acteurs ?

Je crois que j’ai eu beaucoup de chance. Noomi Rapace était parfaite pour le rôle de Maria. Je sentais que ce personnage devait être tendre et délicat tout en étant très froid et solide, ce que Noomi a su dégager avec brio dans toutes les scènes. Hilmir Snær Guðnason a été génial lui aussi. J’avais déjà travaillé avec lui auparavant, je savais qu’il allait mettre en valeur le personnage d’Ingvar en jouant l’époux attentionné qui ferait tout pour le bonheur de sa femme. Le personnage de Pétur, le frère, est interprété par Björn Hlynur Haraldsson. C’est un rôle épineux puisqu’il fallait que le public l’apprécie malgré son comportement souvent incohérent et imprévisible mais Björn Hlynur Haraldsson a relevé le défi à la perfection.

Que retenez-vous de cette experience ?

J’ai appris à être profondément reconnaissant de l’opporutnité de réaliser un long métrage.