Mr Klein, Alain Delon dans le cauchemar de l’Occupation

Photo du film Mr Klein © Studiocanal

En 1976, Alain Delon signe l’un de ses plus beaux rôles dans Mr. Klein de Joseph Losey, une descente aux enfers identitaire sous le régime de Vichy. À l’occasion, dimanche 19 mai, de la remise de la Palme d’or d’Honneur à l’acteur, qui reviendra également sur les points fort de sa carrière lors d’une masterclass, Cannes Classics propose de redécouvrir ce film culte en copie restaurée. 

Avec Mr. Klein, le réalisateur Joseph Losey réussit un film étrange et troublant dans le contexte de l’Occupation et de la rafle du Vel’ d’Hiv. Alain Delon y interprète Robert Klein, un quadragénaire Alsacien, riche et séduisant, qui rachète des œuvres d’art à bas prix à des juifs en difficulté. Alors qu’il reçoit, réexpédié à son nom, le journal « Les Informations Juives » qui n’est délivré que sur abonnement, il réalise qu’un homonyme juif utilise son identité comme paravent pour de mystérieuses activités. Bien décidé à traquer son double, il remonte la piste qui le mènera à cet inconnu.

À l’époque où Alain Delon ne cesse d’incarner des personnages de flics ou de voyous, le rôle subtil de dépossession de soi de Mr. Klein marque un tournant dans sa carrière. « Il y a tellement de choses de moi dans ce film. Mon amour des tableaux, ce rapport ambigu avec les gens, cette espèce de jeu où je suis Monsieur Klein sans savoir pourquoi », affirme l’acteur, également producteur de Mr. Klein.

Projet refusé plusieurs fois en raison d’un sujet trop brûlant, Mr. Klein s’est finalement imposé comme un classique du cinéma et comme le plus grand film qui ait été fait sur l’Occupation. Présenté pour la première fois en 1976 au Festival de Cannes, le film a également été couronné des César du Meilleur film, Meilleur réalisateur et Meilleurs décors.