Nitram : Justin Kurzel dans la tête de l’auteur de la tuerie de Port Arthur

Photo du film Nitram © GoodThing Productions

 

Six ans après Macbeth, Justin Kurzel est de retour en Compétition avec Nitram. Ce film revient sur les événements de 1996 qui ont endeuillé l’Australie, la tuerie de Port Arthur, en Tasmanie, où le réalisateur vit depuis vingt ans.

Nitram. En miroir, c’est Martin, le prénom de l’auteur de la tuerie de Port Arthur. C’est aussi le personnage dont le film suit l’itinéraire. Ce jeune homme vit chez ses parents et propose ses services de jardinier à Helen, une héritière marginale, de vingt ans son aînée. Ils vivront ensemble, jusqu’à la disparition de Helen, qui réveille les démons de Martin.

Ce n’est pas la première fois que le cinéma de Justin Kurzel s’attarde sur des événements violents. En 2011, Les Crimes de Snowtown revenait sur le parcours de John Bunding, tueur en série néonazi qui chassait des pédophiles et des homosexuels dans les années 1990. En 2020, dans Le Gang Kelly, il mettait en scène Ned Kelly, une figure contestée de la fin du 19e siècle, héros de la révolution contre les Britanniques pour les uns, tueur sanguinaire pour les autres.

Dans ces deux films comme dans Nitram, Justin Kurzel ne s’intéresse pas à la violence pure mais préfère s’attacher aux ressorts psychologiques qui y mènent, dans l’optique d’en tirer des leçons. Dans Nitram, il s’agit d’une réflexion sur le port d’armes :

« Je voulais que le public, et en particulier ceux qui sont favorables au port d’armes, passe un moment avec un  personnage qui ne devrait de toute évidence pas avoir accès à des armes à feu. »

En 1996, à la suite des attentats de Port Arthur, l’Australie a légiféré sur le port d’armes. Cette loi, réputée comme la plus stricte au monde, a contribué à épargner le pays, jusqu’en 2018, année marquée par deux tueries.