Plan 75, le regard de Hayakawa Chie

Photo du film PLAN 75 de HAYAKAWA Chie © DR

Hayakawa Chie n’est pas une inconnue à Cannes, son film d’école Niagara avait été sélectionné en 2014 par la Cinéfondation. Elle revient cette année avec un premier long métrage, Plan 75, un drame sur le vieillissement de la population au Japon dans un futur proche.

Comment vous est venue l’idée de Plan 75 ?

L’élément déclencheur a été la tuerie qui a eu lieu dans une maison de retraite au Japon en 2016. Il m’a semblé que cet évènement était le fruit d’une société où l’intolérance était devenue la valeur dominante. La peur et la colère envers cette intolérance sociale m’ont conduite à réaliser ce film.

Quelles sont vos méthodes de travail ? Quelle était l’ambiance sur le plateau ?

J’ai essayé d’être ouverte d’esprit et à l’écoute afin de créer une atmosphère où tout le monde partagerait ses idées. J’ai été heureuse d’entendre les acteurs me dire qu’ils trouvaient l’ambiance du plateau confortable et paisible. Je pense qu’il est important de conserver un environnement sain, à la fois physiquement et mentalement, afin que chacun puisse librement laisser s’exprimer sa créativité.

Quelques mots sur vos acteurs ?

Chieko Baisho, la chanteuse et actrice japonaise de légende, n’est pas seulement une grande actrice, c’est aussi une personne incroyable, respectueuse et charmante. Elle a fait craquer tout le monde sur le plateau !

Que vous a appris ce tournage ?

J’ai appris comment bien m’entendre avec les autres en vue d’un travail commun. La communication est la clé d’une collaboration créative.

Qu’aimeriez-vous que les gens retiennent de ce film ?

La beauté et la dignité de la vie humaine.

D’où vous vient le désir de réaliser des films ?

Tous les films que j’ai pu voir dans mon adolescence m’ont donné envie de devenir réalisatrice. J’ai aussi beaucoup d’inspiration lorsque je lis des articles de presse ou que je regarde des documentaires.

Quel est votre film culte ?

Muddy River de Kōhei Oguri. J’ai vu ce film pour la première fois quand j’avais 10 ans, j’étais fascinée. Ce film a éveillé en l’enfant que j’étais des émotions indescriptibles. Je me souviens m’être dit : « J’ai enfin trouvé quelqu’un qui me comprend ! » C’était la première fois que je ressentais une identification aussi forte avec un film.

Quel est votre prochain projet ?

Je veux réaliser un film sur l’histoire d’un enfant, et qui amènerait les spectateurs enfants à se dire : « J’ai trouvé quelqu’un qui me comprend ! »