Retour incandescent en Compétition pour Lee Chang-dong

Photo du film Burning © DR

Son dernier film Poetry, lui avait valu le Prix du Scénario en 2010. Huit ans plus tard, le Sud-Coréen Lee Chang-dong est de retour à Cannes avec Burning,  son sixième long métrage, inspiré d’une nouvelle de Haruki Murakami. Un écrit, une découverte inattendue pour un thriller enflammé en Compétition.

Jongsu, un jeune coursier, retrouve par hasard Haemi, une amie d’enfance. Elle lui demande de garder son chat pendant qu’elle sera en Afrique. Plus tard, la jeune femme rentre avec Ben, un ami qu’elle a rencontré là-bas. Mais un jour, Ben se confie à Jongsu à propos de son passe-temps quelque peu troublant, incandescent…

Sous les flammes, la colère. Lee Chang-dong exprime en filigrane de Burning celle de toute la jeunesse :

« Les jeunes adultes en Corée souffrent beaucoup, en particulier à cause du chômage. Ils ont perdu tout espoir de voir leur situation s’améliorer. Ne sachant pas contre qui diriger leur colère, ils se sentent complètement impuissants. »

Il a fallu huit ans pour que Lee Chang-dong et sa coscénariste, Oh Jung-mi, aboutissent à ce film. Leur processus est méticuleux, exigeant. C’est une rencontre inattendue qui a initié le projet, celle avec un texte, "Les Granges brûlées" de Murakami, « une histoire où il ne se passe rien » de leur propre aveu. Rien, sinon du mystère et une large dimension cinématographique.

Tout l’enjeu consistait alors à faire de Burning une histoire plus grande, plus complexe, sans pour autant combler tous les mystères. Lee Chang-dong y voit une allégorie de la société actuelle, d’un monde dans lequel quelque chose ne va pas sans qu’on ne puisse se l’expliquer. Il parle d’une « danse à la recherche du sens de la vie » qui parlera aux Coréens comme au reste du monde.