Rodeo, le regard de Lola Quivoron

Photo du film RODEO de Lola QUIVORON © CG CINÉMA

Julia, une jeune marginale passionnée par la pratique de la moto, fait un jour la connaissance d’une bande de garçons adeptes du cross-bitume et se fait peu-à-peu une place dans ce milieu aussi masculin que clandestin. Après s’être distinguée avec ses courts métrages à la forme audacieuse, Lola Quivoron signe avec Rodeo un premier long métrage libre et intrépide sous le signe des moteurs qui vrombissent.

Quel est le point de départ de votre film ?

C’est un film à infusion lente, qui s’est écrit pendant près de cinq ans. Il a commencé avec ma découverte du milieu du cross-bitume au milieu des années 2010. Je n’ai jamais cessé de fréquenter cet environnement, et de le documenter, avec des clips, des courts-métrages, ou des reportages photographiques. J’ai écrit diverses versions d’une histoire qui a beaucoup changé mais dont le moteur a toujours été ce milieu, et l’idée d’une infiltration : un personnage extérieur au cross-bitume, qui en découvre les rouages. L’écriture s’est ensuite débloquée il y a deux ans à la faveur de ma rencontre avec Julie Ledru, l’héroïne principale du film, et celle qui en a inspiré l’histoire.

 

Comment s’est déroulé le tournage ?

L’atmosphère du tournage était à l’image des jeunes que je filme et qui m’ont inspirée : intense, électrique, libre, joyeuse et intrépide. Tourner un premier long métrage dans ces conditions, sur ce sujet, relevait du défi un peu fou. Il y a eu des accidents, des interruptions de tournage, des intempéries en rafale. Mais tout à tenu parce qu’il y avait, chez tous les gens impliqués, devant et derrière la caméra, un désir et une croyance très forts. Le film doit beaucoup à leur imprudence.

 

Qu’aimeriez-vous que l’on retienne de votre film ?

Des corps et des visages inédits, une énergie, des flammes, et surtout : la dalle.

 

Quels films vous ont inspiré ?

J’ai eu plusieurs films-amis qui ont accompagné l’écriture de Rodeo et dans lesquels il est beaucoup question de fureur… La Fureur de Vivre (1955), de Nicholas Ray, De Bruit et de Fureur (1988), de Jean-Claude Brisseau ou encore L’enfer est à lui, de Raoul Walsh (1949).

 

Pouvez-vous nous parler de votre prochain projet ?

J’ai une idée qui doit encore se préciser, mais pour laquelle j’ai beaucoup de désir. C’est un film d’époque d’inspiration autobiographique, centré sur un personnage marquant de ma famille. Un film qui flirte avec le genre polar, mais que je veux appréhender avec la même énergie que Rodeo.