The Climb, le regard de Michael Covino

Photo du film The Climb © Topic Studios

Pour son premier long métrage, l’acteur et réalisateur américain Michael Covino signe une réflexion sur l’amitié en explorant ses limites. The Climb conte l’histoire de Kyle et Mike, deux amis dont les liens se distendent après que le second ait couché avec la fiancée du premier. Le film concourt pour la Caméra d’or.

Comment est né The Climb ?

Son univers concis avait été le point de départ d’un court métrage qui racontait l’histoire d’une amitié pas vraiment explicite entre deux personnages, pourtant capable de résister à tout. Que se passe-t-il lorsqu’on est entouré de personnes qui seront toujours là pour nous, quels que soient nos liens avec elles ? C’est à cette question que nous avons tenté de répondre en développant cette histoire, qui s'est très rapidement transformée en histoire d’amour sur l’amitié.

Quelle a été votre approche ?

Similaire à celle d’une pièce de théâtre à plusieurs égards. Chaque scène a été tournée en une seule prise. Il nous a fallu énormément préparer le tournage en amont. Peu de place a été laissé à l’improvisation. Nous avons organisé des journées de répétition sur le plateau en présence de toute l’équipe afin de travailler la chorégraphie des scènes. Elles m’ont aidé à trouver la cadence adéquate pour chaque séquence. Le jour J, j’ai ainsi pu me concentrer davantage sur la direction d’acteurs.

Pour quels résultats sur le tournage ?

Ce processus a créé une ambiance de travail très singulière sur le plateau. C’est comme si nous étions tous engagés dans une compétition pour laquelle chacun était extrêmement concentré. Il nous fallait parfois mettre en boite des scènes d’une dizaine de minutes où s’opéraient de nombreux déplacements. Les enjeux étaient donc plus nombreux que durant une prise traditionnelle. Cette manière de procéder a contribué à hausser le niveau de performance de toute l’équipe. 

Un mot sur vos acteurs ?

Nous souhaitions travailler avec des acteurs familiers du théâtre parce qu’il était essentiel que chacun puisse parfaitement s’approprier son personnage tout en sachant suivre un script détaillé et se positionner sur le plateau. C’était amusant de voir cet ensemble de personnages donner vie au script d’une façon que Kyle Marvin, mon scénariste et moi n’avions pas imaginé. La nuance qu’ils ont tous apportée à leur personnage imprègne le film d’une consistance proche au monde que nous avons essayé de créer. Ce n’était pas facile parce qu’ils ont dû définir leur personnage en se basant parfois sur quelques lignes de dialogue.

Que pensez-vous de l’industrie du cinéma américain actuel ?

De plus en plus de films se font à l’écart des grands studios aux Etats-Unis. La conséquence, c’est que les mêmes thèmes et personnages ressurgissent souvent, sans qu’il ne soit toujours accordé un grand soin à la mise en scène. Je pense que l’industrie cinématographique américaine a besoin de s’ouvrir. Les films que nous réalisons souffrent parfois face au rayonnement du cinéma mondial.