La Dame de Constantinople : retour à Cannes 55 ans plus tard

En 1969, Judit Elek était sélectionnée pour la première fois au Festival pour présenter Sziget a szárazföldön (La Dame de Constantinople), Hors Compétition. La voici de retour aujourd’hui à Cannes Classics, l’occasion de redécouvrir ce drame psychologique en sa présence et en version restaurée.

Une dame d’un certain âge est contrainte de quitter le grand appartement qu’elle occupe. Elle décide alors de l’échanger contre un logement plus modeste, avec un autre propriétaire. Au fil des rencontres avec les personnes intéressées, aux profils divers et excentriques, sa vie solitaire se trouve chamboulée.

Dans La Dame de Constantinople, Judit Elek fait preuve d’un réalisme implacable. Elle donne à voir la réalité du logement à Budapest : les prix de l’immobilier très élevés, les appartements surpeuplés et le système d’échanges d’appartements qui en découle.

La réalisatrice elle-même s’est rendue sur l’une de ces places où les annonces s’affichent par dizaines. En 1971, à la télévision française, elle racontait : “J’ai commencé par lire les annonces et, petit à petit, j’ai été intéressée par l’ambiance, ces gens et leurs problèmes. Je me suis rendu compte qu’ils ne cherchaient pas seulement un logement mais des amis.”

Ainsi est née l’idée de cette fiction, l’une des premières de Judit Elek. Quelques années auparavant, elle s’était illustrée dans le documentaire. Figure de proue du cinéma direct hongrois, elle n’a cessé de s’imposer une rigueur aiguë, au service de la société qu’elle s’attache à dépeindre, sans artifices. Des principes auxquels elle restera attachée, y compris dans la création de ses fictions.

Une présentation du National Film Institute Hungary – Film Archive. Restauration numérique 4K à partir du négatif et d’une copie positive
35 mm d’origine réalisée par le NFI Hungary- Film Archive and Film Lab dans le cadre du Programme de restauration à long terme du patrimoine cinématographique hongrois. Étalonnage numérique supervisé par le chef-opérateur Elemér Ragályi.