Steven Spielberg, Président du Jury du 66e Festival de Cannes

« Mon admiration pour la façon inébranlable dont le Festival de Cannes défend le cinéma international est totale. Car Cannes est le plus prestigieux de tous les festivals, ce qui lui permet de continuer à affirmer que le cinéma est un art qui transcende les cultures et les générations. »

Succédant à l’italien Nanni Moretti, le réalisateur et producteur américain Steven Spielberg a accepté de présider le Jury du 66e Festival de Cannes qui se déroulera du 15 au 26 mai prochain.

« Comme on dit outre-Atlantique, précise Gilles Jacob, Président du Festival de Cannes,  Steven Spielberg est un regular de Cannes : Sugarland Express, Color Purple. Mais c’est E.T. que j’ai montré en 82 en première mondiale, qui a tissé des liens qu’on n’oublie pas. Depuis, j’ai souvent demandé à Steven de présider le jury, mais à chaque fois, il me répondait qu’il tournait. Aussi cette année, quand on m’a dit E.T. phone home, j’ai compris et j’ai répondu : enfin ! »

« Steven Spielberg nous a donné un accord de principe il y a deux ans, déclare Thierry Frémaux, Délégué général du Festival. Il a su se rendre disponible cette année pour être le nouveau Président du Jury. Plus je l’ai rencontré ces dernières semaines, plus j’ai senti que la tâche l’enthousiasmait. Ses films mais aussi son engagement tous azimuts font de lui, année après année, l’égal des plus grands cinéastes d’Hollywood. Nous sommes fiers de l’accueillir. »

« Le souvenir de mon premier Cannes remonte déjà à plus de 31 ans, a-t-il également déclaré au Festival, mais ça reste l’un des moments les plus forts de ma carrière. Depuis plus de six décennies, Cannes est une plate-forme incomparable destinée à faire découvrir des films extraordinaires venus du monde entier. C’est pour moi un grand honneur et un immense privilège de présider le jury d’un Festival qui ne cesse de prouver, inlassablement, que le cinéma est le langage du monde. »

Né dans l’Ohio en 1946 et passionné de cinéma dès son plus jeune âge, Steven Spielberg a vu l’un de ses premiers courts-métrages, Amblin, lui ouvrir les portes d’Universal télévision, qui produira ses premiers films. Très vite, le succès est au rendez-vous : Duel (1971), à l’origine un téléfilm, est si bien accueilli qu’il sort en salles. Son premier film pour le cinéma, Sugarland Express, sélectionné au Festival de Cannes en 1974, remporte le Prix du scénario.

Steven Spielberg va alors enchaîner avec une série de succès qui ont marqué l’histoire du cinéma mondial contemporain : Les Dents de la mer (Jaws, 1975), Rencontres du troisième type (Close Encounters of the Third Kind, 1977), Les Aventuriers de l’Arche perdue (Raiders of the Lost Ark, 1981) et enfin E.T (1982) présenté en clôture du Festival de Cannes, pour la dernière séance du Palais Croisette.

Steven Spielberg, c’est aussi Jurassic Park qui, en 1993 et comme nombre de ses autres films, bat des records de recettes aux Etats-Unis : ses films à grand spectacle renouvellent le genre du divertissement hollywoodien en renouant avec l’aventure et la science-fiction et touchent un très large public, toutes générations confondues.

Cette imagination foisonnante, qui caractérise Steven Spielberg et lui fait dire qu’il « rêve pour gagner sa vie », s’associe à une curiosité sans limite, un goût de l’innovation, et une maîtrise virtuose de la mise en scène. A côté de ses succès commerciaux, il étonne avec des films plus intimistes et engagés qui interrogent la conscience du spectateur : La Couleur Pourpre (The Color Purple, 1986), L’Empire du soleil (Empire of the Sun, 1987), Always (1989) et La Liste de Schindler (Schindler’s List, 1993), qui lui apporte la consécration et plusieurs Oscars, dont celui de meilleur réalisateur.

Sa filmographie est un incessant va-et-vient entre le rêve et la réalité. Alternant entre films de divertissement et réflexions graves sur l’histoire, le racisme ou la condition humaine, elle témoigne de son aspiration à un monde pacifique et réconcilié.

En 40 ans de carrière, il a réalisé 27 films qui pour la plupart font date dans l’histoire du cinéma mondial : tout le monde a vu ou verra Il faut sauver le soldat Ryan (Saving Private Ryan, 1998), Minority Report (2002), Arrête-moi si tu peux (Catch Me If You Can, 2002), La Guerre des mondes (War of the Worlds, 2005) ou récemment Les Aventures de Tintin : Le Secret de La Licorne (The Adventures of Tintin: Secret of the Unicorn, 2011), son premier film en 3D.

Son Lincoln, portrait saisissant de celui qui a aboli l’esclavage aux Etats-Unis, connaît un grand succès dans son pays ainsi qu’en France où il a déjà attiré un million de spectateurs. Il a permis à Spielberg d’offrir à Daniel Day-Lewis son troisième Oscar de meilleur acteur masculin (ce qu’aucun autre acteur n’avait accompli jusqu’alors).