La Passion Simple de Danielle Arbid

PASSION SIMPLE - Photo du film © LES FILMS PELLÉAS / PYRAMIDE DISTRIBUTION

 

À sa sortie en 1992, « Passion simple » d’Annie Ernaux avait provoqué une violente polémique et ouvert le débat à propos du désir sexuel des femmes. Danielle Arbid nous livre son interprétation brûlante et contemporaine de ce roman à succès qui décrit les mécanismes de la passion amoureuse, entre rencontre émancipatrice et dépendance affective. Distribué par Pyramide Distribution, le quatrième long métrage de fiction de la cinéaste libanaise sera à l’affiche en France le 11 août.

« À partir du mois de septembre l'année dernière, je n'ai plus rien fait d'autre qu'attendre un homme : qu'il me téléphone et qu'il vienne chez moi. Tout de lui m'a été précieux, ses yeux, sa bouche, son sexe, ses souvenirs d’enfant, sa voix… »

Ces quelques lignes expriment parfaitement l’addiction et l’attente dans laquelle va se trouver la protagoniste : Hélène est une femme brillante enseignant les Lettres à la Sorbonne, une femme forte et indépendante qui élève seule son fils, mais c’est aussi une femme terriblement dépendante à un homme qui ne lui ressemble en rien, incarné par le russe Sergei Polunin, danseur-star du Royal ballet.

Danielle Arbid, en adaptant Passion Simple au cinéma, transpose cette histoire intemporelle dans notre époque où l’attente et l’absence sont exacerbées par les relations digitales. Elle propose aussi une vision de la sexualité féminine aux multiples facettes, qui questionne autant les représentations traditionnelles que les injonctions actuelles, dans une société post #MeToo où l’œuvre pourrait une nouvelle fois faire couler l’encre.

Laetitia Dosch, connue du Festival de Cannes notamment pour son rôle dans Jeune Femme de Léonor Serraille, Caméra d’or en 2017, exprime l'importance d'incarner en Hélène un personnage à l’image de la complexité humaine : ni tout blanc, ni tout noir.

« Je trouve précieux qu’il y ait des visions de la femme très différentes au cinéma, qui puissent faire débat, susciter des tensions. Le pire pour moi serait que toutes les femmes soient semblables, que tout le monde soit d’accord, cela voudrait dire qu’on quitterait une norme pour s’enfermer dans une autre. » Laetitia Dosch

Un hymne à la passion, en salles le 11 août, à travers lequel Danielle Arbid nous raconte avant tout “la chance que c’est de tomber amoureux”.