L’oubli que nous serons : Fernando Trueba honore l’engagement social d’Héctor Abad Gómez

EL OLVIDO QUE SEREMOS - Photo du film © CARACOL TELEVISION / DAGO GARCIA PRODUCCIONES

 

" El olvido que seremos " est l’un des livres les plus importants de la littérature hispanique du 21e siècle. Écrit par Héctor Abad Faciolince, il a été traduit dans 12 langues et vendu plus de 300 000 fois à travers 20 pays. Qui mieux que Fernando Trueba, lauréat de 9 Goya et de l’Oscar du Meilleur film étranger avec Belle Époque en 1994, pour porter à l’écran ce récit universel qui représentait la Colombie aux Oscars 2021 ? Distribué par Nour Films El olvido que seremos (L’oubli que nous serons) sort en France le 9 juin.

Colombie, années 1980. Le docteur Héctor Abad Gómez lutte pour sortir les habitants de Medellin de la misère. Malgré les menaces qui pèsent sur lui, il refuse d’être réduit au silence. Le destin de ce médecin engagé et père de famille dévoué se dessine à travers le regard doux et admiratif de son fils. Adapté de faits réels, L’oubli que nous serons est à la fois le portrait d’un homme exceptionnel, une chronique familiale et l’histoire d’un pays souvent marqué par la violence.

Lorsque Fernando Trueba se voit proposer d’adapter L’oubli que nous serons au cinéma, c’est d’abord la peur qui le gagne face à la responsabilité qui lui est confiée. Le réalisateur connait parfaitement ce livre qui a marqué tant de lecteurs– lui le premier – et sait mieux que quiconque que le défi est de taille. Redoutant, dans un premier temps, la phrase « je préfère le livre » et inquiet du challenge logistique que représente la narration d’une histoire se déroulant sur 20 ans, il est finalement rattrapé par la nécessité de rendre cette histoire universelle.

« L’oubli que nous serons devait être adapté au cinéma. Les valeurs que le livre défend nous touchent très profondément. Il ne laisse personne indifférent parce qu’il nous affecte tous. Cette histoire devrait être racontée encore et encore. Que le but soit simplement de rendre le monde meilleur ou, plus modestement, de donner envie de le lire à des milliers d’autres personnes. » Fernando Trueba

Pari relevé pour le réalisateur qui choisit de concentrer la narration sur deux périodes : l’enfance d’Héctor Abad Faciolince et la mort de son père. Le choix audacieux de représenter le passé en couleurs et le présent en noir et blanc apporte à l’œuvre une originalité esthétique et traduit parfaitement la notion de paradis perdu de l’enfance et l’enfer d’un pays qui sombre dans la violence, thème central du film de Fernando Trueba qui honore le militantisme et l’engagement d’un homme décidé à se battre pour le bien commun, peu importe les risques encourus par lui et sa propre famille.