Nadia, Butterfly de Pascal Plante : une vie après le sport

NADIA, BUTTERFLY - Photo du film © NEMESIS FILMS

 

Déçu de la représentation du monde du sport véhiculée par le cinéma, c’est en tant qu’ancien nageur professionnel que Pascal Plante a décidé de montrer une autre réalité des athlètes de haut niveau avec Nadia, Butterfly. Il y aborde le sujet de la retraite sportive et le processus de reconstruction par lequel il a dû passer une fois sa carrière terminée. Mettant en scène des nageuses professionnelles, le deuxième long métrage du cinéaste montréalais a reçu le prix du meilleur film canadien au Festival International du Film de Vancouver. Distribué par Les Alchimistes il est à l’affiche en France à partir du 4 août.

Nadia, 23 ans, prend la décision controversée de se retirer de la natation professionnelle à l’issue des Jeux Olympiques afin de fuir une vie de sacrifice. Après sa dernière course, la nageuse dérape dans des nuits d'excès mais cet étourdissement transitoire n’occulte pas sa réelle quête intérieure : définir son identité en dehors du monde du sport de haut niveau.

« À défaut de pouvoir revivre cette période de ma vie, je me permets de la raconter. » Pascal Plante

Le réalisateur québécois nous embarque dans les coulisses du monde de la performance et des bassins olympiques qu’il a côtoyé jusqu’à l’âge de 19 ans avant de mettre un terme à sa carrière sportive et se tourner vers le cinéma. Son vécu lui permet de dépasser l’archétype gagnant / perdant dans lequel les athlètes sont trop souvent enfermés et de briser le cliché du sportif demi-dieu en nous présentant des personnages complexes, avec leurs faiblesses et leurs défauts.

Une incursion sociologique pleine d’humanité mais aussi empreinte de mélancolie, car Nadia, Butterfly met en lumière l’étape la moins médiatisée, et pourtant cruciale, de la carrière d’un sportif : la retraite, avec un traitement narratif volontairement calqué sur le processus du deuil.

Comment exister après le sport ? Une question à laquelle le cinéaste répond avec nuance et profondeur, notamment grâce au choix de mettre en scène des nageuses professionnelles, elles aussi en fin de carrière, telles que Katerine Savard qui incarne Nadia avec brio, Ariane Mainville son amie dans la vie comme à l’écran, ou encore Hilary Caldwell.