Palme d’or : les années 1950

Quand passent les cigognes, Mikhaïl Kalatozov © Potemkine

 

La création de la Palme d’or date de 1955. Attribuée par les membres du Jury de la Sélection officielle, elle est décernée au meilleur film de la compétition. Avant cela, la plus haute récompense du Festival était le Grand Prix du Festival international du Film. Devenue le symbole du Festival de Cannes, la Palme connut une histoire mouvementée : le conseil d’administration décida de la remplacer à nouveau par le Grand Prix en 1964, avant de la réhabiliter en 1976. Retour sur les premiers films consacrés par la récompense mythique, à voir et à revoir.

Marty de Delbert Mann (1955)

Ernest Borgnine dans Marty de Delbert Mann

Ernest Borgnine dans Marty de Delbert Mann © IMDB

 

Ernest Borgnine est Marty, un boucher au physique ingrat, dont les proches désespèrent de le voir un jour marié. De sa rencontre avec une institutrice timide et esseulée naît une histoire d’amour tourmentée.

Lorsque Burt Lancaster décide de produire un long-métrage adapté de la série télévisée Marty, on lui octroie un modeste budget et un casting composé d’acteurs quasiment inconnus. Ce drame naturaliste auquel personne ne croyait connaît un destin digne des plus belles histoires hollywoodiennes. Il obtient non seulement la Palme d’or mais également quatre Oscars, dont celui du Meilleur film (un double sacre resté sans précédent jusqu’à Parasite en 2019).

Le Monde du silence de Jacques-Yves Cousteau et Louis Malle (1956)

Affiche de Le Monde du silence Jacques-Yves Cousteau et Louis Malle

Affiche de Le Monde du silence Jacques-Yves Cousteau et Louis Malle

 

« Plonger à la poursuite d’un rêve vieux comme le monde ». Telle est l'ambition du commandant Cousteau et de son équipe de chercheurs et scientifiques. Ils se trouvent en Méditerranée, à bord du navire de recherche le Calypso, et explorent les fonds marins afin d’en percer les mystères. Le Monde du silence est le deuxième film de l’Histoire comportant des prises de vues en technicolor des profondeurs aquatiques. Le projet a été initié par Jacques-Yves Cousteau, avec la collaboration de Louis Malle à la réalisation, alors étudiant à l’IDHEC.

C’est le premier documentaire lauréat de la Palme d’or, auquel viendra s’ajouter Fahrenheit 9/11 de Michael Moore en 2004.

La Loi du Seigneur de William Wyler (1957)

Affiche de La Loi du silence de William Wyler

Affiche de La Loi du silence de William Wyler

 

Alors que la Guerre de Sécession meurtrit le pays, Gary Cooper et Dorothy McGuire sont les piliers d’une famille de quakers. Ils mènent une existence paisible et religieuse dans les hautes plaines de l’Indiana. Mais l’arrivée de l’armée sudiste vient menacer leur bonheur en même temps que leurs convictions pacifistes…

Anthony Perkins y joue un rôle notable, quelques années avant de prêter ses traits à Norman Bates dans Psychose (1960) d’Alfred Hitchcock.

Quand passent les cigognes de Mikhaïl Kalatozov (1958)

 

« Nous trouvons tout ici : la profondeur du champ et les plafonds d'Orson Welles, les travellings acrobatiques d'Ophüls, le goût viscontien de l'ornement, le style de jeu de l'Actors Studio. » Eric Rohmer. Rompant avec la tradition du cinéma de propagande soviétique, le réalisateur Mikhaïl Kalatozov dépeint une histoire d’amour déchirante entre deux jeunes gens séparés par la Seconde Guerre Mondiale. C’est à ce jour l’unique film russe à avoir reçu la Palme d’or.
 

 (Re)découvrez le film en VOD

Orfeu Negro de Marcel Camus (1959)

 

Marcel Camus et Jacques Viot (le scénariste de Le Jour se lève de Marcel Carné) adaptent la pièce musicale de Vinícius de Moraes, transposant le mythe grec d’Orphée et Eurydice dans les favelas de Rio. L’Orphée noir est un conducteur de tramway admiré de tous pour sa musique, et la belle Eurydice une villageoise réfugiée dans la capitale. La machination de leur funeste destin se met à l’oeuvre lors du carnaval Rio, au rythme endiablé de la bossa-nova.
 

► (Re)découvrez le film en VOD