Spike LEE

Scénariste Réalisateur

États-Unis

Photo de juré

« À titre personnel, le Festival de Cannes (outre le fait qu’il soit le plus grand festival de cinéma au monde – sans vouloir offenser qui que ce soit) a eu un impact énorme sur ma carrière de cinéaste. On pourrait même aller jusqu’à dire que Cannes a façonné ma trajectoire dans le cinéma mondial. »


Il est celui qui levé le poing.
Il est aussi celui qui rend hommage à Robert Mitchum avec les mots « amour » et « haine » graves sur ses bagues lors de son entrée remarquée dans la grande salle du Palais des Festivals en 2018. Apres 22 ans d’absence, Spike Lee, new-yorkais de Brooklyn, revenait en Compétition avec BlacKkKlansman : j’ai infiltré le Ku Klux Klan et livrait la preuve éclatante d’une colère et d’une virtuosité toujours intactes. Tour à tour comédie cinglante, polar et pamphlet politique, le film est couronne par le Grand Prix puis par le premier Oscar que le réalisateur reçoit pour l’un de ses films.

Né à Atlanta en 1957 et élevé à Brooklyn, Spike Lee se considère d’abord comme un auteur – il ne tourne quasiment que ses scenarios. Le franc-tireur du cinéma US impose sa signature dès ses débuts : des sujets forts ou audacieux, une mise en scène affutée, des dialogues percutants, une maitrise du rythme soutenu, une bande-son au diapason. Un mélange des genres passionnant dont sa filmographie s’est constamment fait l’écho depuis près de 30 ans et son premier film en 1986, Nola Darling n’en fait qu’a sa tête. Satire sentimentale aux allures de documentaire sociologique, ce trésor d’inventivité impose un style précurseur. Pétris de culture urbaine new-yorkaise, ses longs métrages suivants – Do the Right Thing en 1989 suivi deux ans plus tard par Jungle Fever – s’invitent sur le tapis rouge de Cannes, et frappent définitivement les esprits par une brillante acuité et un humour corrosif.

Derrière de grosses lunettes, le regard déterminé de Spike Lee capte les enjeux de son époque comme le machisme et l’instinct grégaire (Summer of Sam), la représentation des Noirs dans les medias (The Very Black Show) ou la perte des valeurs morales (She Hate Me). Bien qu’il ancre ses histoires dans la société américaine, il transcende ses spécificités pour dépasser les frontières et livrer un discours universel sur la tolérance, la fraternité (Get on the Bus) ou le pardon (He Got Game). Que ce soit dans un biopic (Malcom X), un poème (La 25e Heure) ou un thriller de la plus pure tradition hollywoodienne (Inside Man), Spike Lee affirme son savoir-faire dans la fiction, aussi bien que dans le documentaire (4 Little Girls, Katrina). Son œuvre est à l’image de l’homme aux allures d’éternel teenager qui ne se départit jamais de ses baskets-casquette : facétieuse et turbulente, volubile et provocante, parfois enragée, toujours engagée.

Présences au jury

  • Président Longs métrages, 2021

Films présentés

DAVID BYRNE’S AMERICAN UTOPIA

Cinéma de la Plage, 2021Réalisateur

BLACKKKLANSMAN

En Compétition - Longs métrages, 2018Réalisateur, Scénario / Dialogues

TEN MINUTES OLDER

Un Certain Regard, 2002Réalisateur

GIRL 6

Séances spéciales, 1996Interprète, Réalisateur

JUNGLE FEVER

En Compétition - Longs métrages, 1991Interprète, Réalisateur, Scénario / Dialogues

DO THE RIGHT THING

En Compétition - Longs métrages, 1989Réalisateur, Interprète, Scénario / Dialogues

Palmarès

BLACKKKLANSMAN

En Compétition - Longs métrages, 2018
2018 Grand Prix
Réalisateur, Scénario / Dialogues