C’est ce soir, au Cinéma de la plage

Photo du film THE LAST PICTURE SHOW de Peter BOGDANOVICH © DR

Tous les soirs à 21h30, à quelques pas du Grand Théâtre Lumière, le cinéma invite les passants et les festivaliers à la nuit tombée sur la plage. Sur le grand écran en plein air cette année : des anniversaires de films mythiques, des hommages à des monuments du cinéma, de l’action, de l’humour, des avant-premières, du grand spectacle et même, un karaoké géant !

Ce soir au Cinéma de la plage

The Last Picture Show (La Dernière Séance) de Peter Bogdanovich (1972)

Dans les années 50, un groupe d’adolescents grandit dans une ville isolée et atrophiée du Texas en déclin culturel et économique. Sonny et Duane sont amis et passent leur temps entre le café et le cinéma, mais lorsqu’une fille provoque une dispute entre eux, Sonny décide de s’engager pour la Corée. Avant de partir, ils se rendent au cinéma une dernière fois…

Pourquoi faut-il (re)voir ce film ?

Outre le titre parfait pour la clôture du Cinéma de la plage 2022, c’est une histoire d’amitié et de nostalgie, c’est la jeunesse américaine rurale, touchante, un peu perdue. C’est aussi un hommage à Peter Bogdanovich, l’immense Bodga, disparu en début d’année, un amoureux du cinéma, comédien puis réalisateur, éperdument dévoué au septième art.

Précédemment au Cinéma de la plage

Mardi 17 mai

The Truman Show de Peter Weir (1998)

Truman Burbank mène une vie calme et heureuse. Il habite dans un petit pavillon de la station balnéaire de Seahaven. Il part tous les matins à son bureau d’agent d’assurances dont il ressort huit heures plus tard pour regagner son foyer, savourer le confort de son habitat modèle, la bonne humeur inaltérable et le sourire mécanique de sa femme, Meryl. Mais parfois, Truman étouffe sous tant de bonheur et la nuit l’angoisse le submerge. Il se sent de plus en plus étranger, comme si son entourage jouait un rôle. Il se sent observé.

Pourquoi faut-il (re)voir ce film ?

Il ne vous aura pas échappé que l’affiche de ce 75e Festival rend hommage au film d’anticipation culte porté par l’inimitable Jim Carrey. Cette séance est l’occasion de découvrir ou de revoir The Truman Show dans une version restaurée, toujours d’actualité.

Mercredi 18 mai

This is Spinal Tap de Rob Reiner (1984)

Spinal Tap suit les aventures d’un groupe de musique métal sur le déclin qui tente de retrouver sa gloire passée. À travers ce récit de sessions d’enregistrement et moments back stage inédits, on découvre l’histoire de ce groupe : les albums à succès et les salles de concert vides, les changements de nom constants et les aléas du métier d’artiste. On découvre aussi tout un petit univers de personnages hauts en couleur qui évoluent autour des musiciens, entre groupies, promoteurs et historiens, et viennent ajouter une touche de réalisme aux aventures surréalistes des membres de Spinal Tap.

Pourquoi faut-il (re)voir ce film ?

Parce que c’est une comédie culte, parce qu’en plus, c’est un bonheur pour les oreilles, parce qu’enfin le réalisateur, Rob Reiner, sera sur la plage Macé pour présenter son film.

Jeudi 19 mai

Le Pacte des loups de Christophe Gans (2001)

En 1766, une bête mystérieuse sévit dans les montagnes du Gévaudan et fait de nombreuses victimes, sans que quiconque puisse l’identifier ou la tuer. Les gens ont peur. C’est un monstre surgi de l’enfer ou une punition de Dieu. L’affaire prend rapidement une dimension nationale et porte atteinte à l’autorité du Roi. Le chevalier Grégoire De Fronsac, naturaliste de surcroît, est alors envoyé dans la région du Gévaudan pour dresser le portrait de la bête. Bel esprit, frivole et rationnel, il est accompagné de l’étrange et taciturne Mani, un Indien de la tribu des Mohawks. Ils se heurtent bientôt à l’animosité des personnes influentes de la région.

Pourquoi faut-il (re)voir ce film ?

Parce qu’à l’occasion de ses 20 ans, il trouve une nouvelle jeunesse avec une copie restaurée 4K Dolby Atmos. L’occasion rêvée de redécouvrir ce chef-d’œuvre aussi beau que mystérieux avec des effets spéciaux retravaillés. Le réalisateur présentera cette projection, accompagné de l’acteur Samuel Le Bihan.

Vendredi 20 mai

Est-Ouest de Régis Wargnier (1999)

Quand, en juin 1946, Staline offre l’amnistie aux Russes émigrés à l’ouest et la possibilité de reconstruire le pays, Alexei Golovine, émigré en France, répond avec beaucoup d’autres à cet appel et décide de rejoindre avec sa jeune épouse française, Marie, et son fils Serioja sa terre natale. Dès leur arrivée à Odessa, ils font face à une terrible réalité. Beaucoup de leurs compagnons sont exécutés ou déportés. Alexei et sa famille ont la vie sauve parce que les autorités ont compris le parti qu’elles pouvaient tirer de ce jeune médecin.

Pourquoi faut-il (re)voir ce film ?

Parce que c’est notre manière de manifester notre soutien au peuple ukrainien, en ces temps de souffrance et de résistance. Régis Wargnier a tourné ce drame romantique à Kiev et en Bulgarie. Il a d’ailleurs tenu un journal toute la durée du tournage pour consigner les bonheurs et les difficultés traversées. Le réalisateur sera présent lors de cette séance sur la plage.

Samedi 21 mai

The Godfather de Francis Ford Coppola (1972)

L’histoire de la toute puissante famille Corleone et de son patriarche, Don Corleone, le chef de la mafia new-yorkaise.

Pourquoi faut-il (re)voir ce film ?

Faut-il vraiment vous convaincre ? La saga mythique souffle sa cinquantième bougie et la Motion Picture Association fête ses 100 ans, vous l’avez peut-être vu et revu. Mais avez-vous reconnu Sofia Coppola dans le film ? Indice : c’est un bébé.

Dimanche 22 mai

Un singe en hiver d’Henri Verneuil (1962)

Albert Quentin, ancien quartier-maître en Chine, boit pour « voyager » et revivre ses aventures passées. Patron d’un hôtel, il jure à sa femme Suzanne, lors d’un bombardement, de ne plus jamais boire si leur établissement est épargné… Les années passent, Quentin est devenu sobre. Jusqu’à l’arrivée de Gabriel Fouquet, un jeune homme qui va bouleverser sa vie pendant quelques jours…

Lundi 23 mai

La Cour des miracles de Carine May et Hakim Zouhani (2022)

Banlieue parisienne. Pour sauvegarder la mixité sociale de son école, menacée par l’implantation d’un nouvel établissement « bobo-écolo » à proximité, Zahia s’associe à Marion, une jeune instit’ dynamique, pour créer la « première école verte » de banlieue.

Pourquoi il faut voir ce film ?

Parce que c’est une avant-première mondiale, ouverte à tous. Cette douce comédie est signée par Carine May et Hakim Zouhani, déjà en duo pour Rue des cités, sorti en 2013. Ils seront ce soir accompagnés d’Anaïde Rozam, Sérigne M’Baye, Gilbert Melki, Sébastien Chassagne et Raphaël Quenard.

Mardi 24 mai

Strictly Ballroom de Baz Luhrmann (1992)

Scott Hastings est un danseur de salon aux pas innovants, doté d’un penchant pour enfreindre les règles. Son comportement impulsif sur la piste de danse lui fait perdre sa partenaire du championnat Waratah, Liz Holt. La débutante Fran, en attente dans les coulisses, propose d’être la nouvelle partenaire de Scott. Ils se lancent le pari de défier le jury en dansant leurs propres pas en compétition au Grand Prix Pan-Pacific.

Pourquoi faut-il (re)voir ce film ?

Parce que c’est le premier long métrage de Baz Luhrmann, qui présente aussi cette année Elvis en Sélection officielle. Strictly Ballroom, c’est également le premier volet de la trilogie du “Rideau rouge”, complétée par les cultes Romeo + Juliette et Moulin Rouge. Pour l’occasion, le réalisateur présentera son film sur la plage.

Mercredi 25 mai

Christophe… définitivement d’Ange Leccia et Dominique Gonzalez-Foerster (2022)

Mars 2002, Christophe est de retour sur scène après 28 ans d’absence. La caméra, amoureuse, capte, fixe des mots, des sons, des couleurs, des instants. Christophe… définitivement est un film en suspension construit comme un concert idéal. Il défait la chronologie et nous transporte des scènes de l’Olympia à Versailles, des coulisses à l’appartement home-studio de Christophe où se mêlent ses passions, ses fétiches, ses trésors accumulés au fil du temps et où naissent ses chansons…

Pourquoi faut-il voir ce film ?

Parce que le chanteur manque à la scène musicale française depuis son décès en 2020. Ce film est l’occasion de se replonger dans l’univers si singulier de cet artiste écorché, poète noctambule et cinéphile hors-pair. Ange Leccia et Dominique Gonzalez-Foerster seront présents pour cet hommage sur la plage.

La soirée se poursuivra en musique avec un karaoké géant animé par Aline Afanoukoé et organisé par ARTE à l’occasion de ses 30 ans.

Jeudi 26 mai

E.T. l’extra-terrestre de Steven Spielberg (1982)

Une soucoupe volante atterrit en pleine nuit près de Los Angeles. Quelques extraterrestres, envoyés sur Terre en mission d’exploration botanique, sortent de l’engin, mais un des leurs s’éloigne de la navette. Bientôt traquée par des militaires et abandonnée par les siens, cette petite créature apeurée qui se nomme E.T. se réfugie dans une résidence de banlieue. Elliot, un garçon de dix ans, le découvre et lui construit un abri dans son armoire.

Pourquoi faut-il (re)voir ce film ?

Parce que E.T., c’est l’ultime retour à l’enfance et à l’innocence. C’est aussi un retour à la maison, car c’est ici, à Cannes, il y a 40 ans jour pour jour, que Steven Spielberg présentait pour la première fois ce qui deviendra le film culte de plusieurs générations.

Vendredi 27 mai

Fanfan la tulipe de Christian-Jaque (1952)

Pour échapper au mariage avec une fille de paysans auquel on veut le contraindre, Fanfan s’enfuit de Paris et s’engage dans l’armée française, après qu’Adeline, une diseuse de bonne aventure, lui a prédit une brillante carrière, et même son mariage avec Henriette, la fille du roi Louis XV de France.

Pourquoi faut-il (re)voir ce film ?

Parce que ce n’est pas un hasard si le film a décroché le Prix de la Mise en Scène en 1952. Impossible d’oublier le mémorable duel sur le toit, réalisée sans trucages, au-dessus d’une ferme de trois étages, à douze mètres du sol. Inoubliable aussi, la partition de Gérard Philipe, qui aurait eu 100 ans cette année et auquel le Festival rend également hommage avec la projection à Cannes Classics du documentaire de Patrick Jeudy : Gérard Philipe, le dernier hiver du Cid.