Gorô Miyazaki lie héritage et modernité dans Aya et la sorcière

AYA TO MAJO - Photo du film © NHK / NHK ENTERPRISES / STUDIO GHIBLI

 

Tournant historique dans l’histoire des studios Ghibli, Aya et la Sorcière est le premier film d’animation entièrement réalisé en images de synthèse par le mythique studio nippon. Après Les Contes de Terremer et La Colline aux coquelicots, c’est également le troisième long métrage de Gorô Miyazaki, fils du grand Hayao Miyazaki qui a lui aussi participé à cet opus. Distribué par Wild Bunch Distribution, Aya et la Sorcière marque le retour très attendu du Studio Ghibli dans les salles obscures françaises, à partir du 18 août.

Abandonnée à la naissance par sa mère dont elle ignore les pouvoirs magiques, Aya a grandi dans un orphelinat douillet. Aimée et choyée, la fillette de 10 ans n’a jamais voulu quitter le cocon où elle mène son petit monde par le bout du nez. Un jour, un étrange couple l’adopte contre son gré. Arrivée dans son nouveau foyer, elle découvre que ses parents adoptifs ne sont autres qu’une sorcière et un démon. Un monde de magie noire et d’enchantements s’offre alors à la fillette espiègle et téméraire qui, accompagnée par un chat noir doté de la parole, ne reculera devant rien pour échapper à l’autorité parentale. 

 

Aya et la Sorcière est l'adaptation du roman « Earwig et la sorcière » de Diana Wynne Jones, autrice anglaise déjà source d’inspiration pour Hayao Miyazaki lorsqu’il réalise Le Château Ambulant. C’est d’ailleurs en Angleterre que se déroulent les péripéties d’Aya, jeune fille regorgeant d’intelligence, de courage et de détermination. Un bel exemple de « girl power » qui s’inscrit parfaitement dans la lignée des héroïnes « Miyazakiennes ». Nombreux sont ceux qui y voient également une référence à Kiki la petite sorcière, sorti en 1989.

 

D’un point de vue esthétique, Aya et la Sorcière est en rupture totale avec la longue tradition des studios Ghibli. Les traits de manga habituels laissent en effet place aux animations numériques 3D et la bande son explosive au style rock’n’roll tranche avec les musiques et chants traditionnels japonais. Un changement qui témoigne de la volonté du studio de se moderniser pour coller davantage à l’époque, voire de donner une portée plus universelle à ses productions, sans rien perdre du charme de l’esprit Ghibli.

 

Présenté en première mondiale au Festival Lumière à Lyon dans la sélection des films de Cannes 2020, Aya et la Sorcière sort en France le 18 août 2021.