Café Society de Woody Allen en ouverture

Photo du film Café Society © Gravier Productions, Inc Photographer - Sabrina Lantos

L’ouverture du 69e Festival de Cannes s’offre à Woody Allen pour la troisième fois, après Hollywood Ending en 2002 et Midnight in Paris en 2011. Avec Café Society, présenté en Sélection officielle Hors Compétition, le maître new-yorkais invente un foisonnant récit posé dans les années 1930, avec Los Angeles et Manhattan pour cadre, et Kristen Stewart et Jesse Eisenberg dans les rôles titres.

Depuis Manhattan en 1979, Woody Allen aura présenté pas moins de quatorze films Hors Compétition au Festival. Dans ce nouvel opus, un jeune homme (Jesse Eisenberg) défie Hollywood, tombe amoureux de Vonnie (Kristen Stewart, également présente dans Personal Shopper d’Olivier Assayas en Compétition) puis de Veronica (Blake Lively), et découvre l’effervescence de la « Café Society » new-yorkaise mêlant aristocrates, stars de cinéma, milliardaires et jazzmen fabuleux.

Des collines de Los Angeles où règne son oncle agent de stars (Steve Carell), à New York dont il a la nostalgie, ce Bobby est l’incarnation du Woody Allen de fiction jeune, celui d’Annie Hall ou d’Hannah et ses sœurs. Véritable alter ego du réalisateur, Jesse Eisenberg (The Social Network) signe une seconde collaboration avec le réalisateur (To Rome with Love) et s’exprime, tel un double, « à la manière du maître ».  

Stars de cinéma, milliardaires, séducteurs, femmes ambitieuses et gangsters occupent l’écran de ce récit choral « qui ne s’attache pas à un seul personnage », brossant le portrait d’une époque dorée où Manhattan « vibrait au rythme de ses théâtres, cafés et restaurants élégants ».

Avec cet hommage fantasmé des années folles, Woody Allen renoue avec les ambiances du passé qu’il affectionne tant, aidé pour la première fois par le chef opérateur triplement oscarisé Vittorio Storaro (Apocalypse Now, Reds, Le Dernier Empereur). Une patine inimitable.