Le Dictateur, où quand Chaplin ridiculisait Hitler

Photo du film The Great Dictator (Le Dictateur) © Roy Export SAS

Premier film parlant et plus grand succès commercial de Charles Chaplin, Le Dictateur a contribué en 1940 à sensibiliser les consciences face au danger du régime nazi. Voici bonnes trois raisons de ne pas manquer ce chef-d’œuvre de comédie politique qui tourne en dérision le Führer.

Pour son pied de nez à l’encontre d’Hitler et du régime nazi

Pour le cinéaste britannique, il s’agit de prouver aux yeux de l’Amérique qu’ils sont dangereux. Chaplin s’applique à tourner en dérision le Führer, dépeint comme un clown au travers du personnage d’Hynkel. Il n’hésite jamais non plus à se jouer des symboles, comme dans une scène où la mappemonde gonflable du dictateur lui éclate au visage.

Pour le contexte délicat de sa réalisation…

La diplomatie allemande a tenté de faire stopper le projet, suivie par le Foreign Office américain, la société de production United Artists ou encore la Commission des activités antiaméricaines… Les pressions n’ont pourtant pas découragé Chaplin. Le tournage du film a débuté le 9 septembre 1939, soit huit jours après l'invasion de la Pologne par les Nazis. Chaplin reçut en revanche le soutien du président Roosevelt.

…et de sa sortie

Le Dictateur est sorti aux États-Unis le 15 octobre 1940 sous le feu des critiques. En Amérique, on soupçonne alors Chaplin de tenter de pousser le pays à investir le conflit en détériorant ses relations avec l'Allemagne et l'Italie. En raison de son sujet sensible, le film a été interdit dans de nombreux pays européens désirant rester neutres, de l’Espagne à l’Irlande. Il fut en revanche projeté à Londres en pleine bataille d’Angleterre.