A LA MEMOIRE DE PHILIPPE NOIRET

A LA MEMOIRE DE PHILIPPE NOIRET
A LA MEMOIRE DE PHILIPPE NOIRET
A LA MEMOIRE DE PHILIPPE NOIRET

"Philippe Noiret disparaît et nous sommes orphelins. Tout le monde aimait Philippe, car c’est quelqu’un que l’on aimait aimer.

Oui, Quelqu’un!

Dans la catégorie qui était la sienne, celle des grands, de Harry Baur à Spencer Tracy, Philippe savait tout faire. Mais comme il avait la suprême élégance, celle du coeur, il laissait ses metteurs en scène croire que c’étaient eux qui le dirigeaient.

C’est- comme si son violon – son violoncelle, plutôt – avait inventé Stradivarius.

Je me rappelle une anecdote : nous sommes en 1989, à Cannes, pour Cinema Paradiso. Philippe et sa femme Monique devaient repartir pour Paris le matin même du palmarès. Les délibérations du jury traînaient. L’attaché de presse m’avait dit : si Philippe a le prix, ou le film la palme, il restera. Seulement pour ça. Le film a eu le grand prix du jury. Que faire? Je n’avais pas le droit de dire quel prix. J’ai hésité, l’espace d’une minute. Quand j’ai appelé le Carlton, les Noiret venaient de partir. J’étais désespéré. J’ai fini par avoir Philippe au téléphone : il venait d’arriver chez lui. C’est alors qu’il m’a dit cette phrase, d’une dérision qui le dépeint tellement : « Ce n’est pas grave, nous allons dîner tous les deux, Monique et moi, nous nous mettrons en tenue de soirée et nous regarderons la cérémonie à la télé dans la cuisine. »

La classe d’un prince, vous dis-je."

Gilles Jacob

En 2000, le Festival rendait hommage à Philippe Noiret. Cliquez ici pour plus d’informations sur cet évènement.