CONFÉRENCE DE PRESSE – Lauréats

Nuri Bilge Ceylan © FDC / KV

L’ensemble des lauréats de cette 67e édition se sont présentés devant la presse pour livrer leurs première impressions. Voici plusieurs morceaux choisis de leurs échanges avec les journalistes.

 

Simon Mesa Soto, lauréat de la Palme d’or du court métrage pour Leidi :

« Il y a seulement quatre mois, j’étais en Colombie pour tourner ce film et aujourd’hui, je suis là avec ce prix. C’est complémtement irréel. Lorsque l’on vit dans un pays comme la Colombie, il se passe quelque chose chaque jour. Dans l’histoire de ce film se retrouvent condensés de très nombreux aspects de la Colombie et plus généralement, de l’Amérique Latine ».

 

Marie Amachoukeli, Claire Burger et Samuel Theis, lauréats de la Caméra d’or pour Party Girl :

« C’est un longue histoire d’amitié entre nous. On essaye de tout faire ensemble. Sur ce film, on s’est consulté sur chaque décision, on a travaillé à trois sur toutes les étapes pour vivre une véritable aventure humaine ».

 

Andrey Zvyagintsev, lauréat du Prix du meilleur scénario pour Leviathan :

« C’est un grande joie. Mais ce soir, l’absence d’Oleg Negin, qui a co-écrit le scénario du film, me coûte particulièrement. Nous avons déjà d’autres projets en cours. Nous allons nous remettre très vite au travail ».

 

Alain Sarde, producteur de Adieu au Langage, de Jean-Luc Godard, lauréat ex-aequo du Prix du Jury :

« Jean-Luc doit certainement être au courant de son prix. Je ne l’ai pas eu au téléphone car il est tard mais vous savez bien que ce prix ne va pas révolutionner son existence. C’est un prix d’ordinaire destiné aux jeunes cinéastes comme Xavier Dolan. Il a 25 ans, Jean-Luc en a 83. C’est un symbole magnifique ».

 

Bennett Miller, lauréat du Prix de la mise en scène pour Foxcatcher :

« Entre le début de l’histoire de ce film et ce prix, huit années ce sont écoulées. On l’a terminé il y a deux semaines à peine. Steve Carell ? C’est un acteur et un homme remarquable. Accepter ce rôle a été pour lui un acte de courage car on ne pense pas qu’il puisse tuer quelqu’un ».

 

Timothy Spall, lauréat du Prix d’interprétation pour son rôle dans Mr. Turner :

« Je suis tellement fier. J’ai toujours eu l’habitude de ne m’attendre à rien dans ma carrière, à jouer les second rôles. Ce premier rôle m’a été donné par le réalisateur que je respecte le plus. Nous avons coopéré de façon merveilleuse, il existait entre nous une alchimie. Je suis abasourdi comme un jeune de 16 ans. Je n’arrive pas à y croire ».

 

Xavier Dolan, lauréat ex-aequo du Prix du Jury pour Mommy :

« Je reconnais là le geste délibéré du Jury de nous associer dans le cinéma, Jean-Luc Godard et moi, à cause de notre recherche de la liberté dans deux époques différentes. Lui a tenté de réinventer le cinéma dans une époque qu’il a créé. J’aimerai aussi être lié à un tel virage. Le Jury a perçu la sensibilité d’un doyen et d’un junior, preuve que le cinéma s’exprime à travers les générations ».

 

Alice Rorhwacher, lauréate du Grand Prix pour Le Meraviglie :

« J’avais déjà été surprise d’être sélectionnée. Mais là, d’avoir un prix… je suis très contente pour l’ensemble de l’équipe. C’est une émotion énorme. Sur scène, je voulais remercier tout le monde car beaucoup ont été piqués par des abeilles lors du tournage du film ».

 

Nuri Bilge Ceylan, vainqueur de la Palme d’or pour Winter Sleep :

« Je me sens un peu bizarre à vrai dire, même si remporter cette récompense est très agréable. J’ai reçu beaucoup de prix à Cannes mais décrocher la Palme d’or, c’est extraordinaire. Quand j’ai écrit le script du film, je l’ai fait comme si j’écrivais un roman. Je me suis rendu compte après coup qu’il était trop long. Le film initial durait quatre heures et demi. Je l’ai finalement écourté au cours du montage. Quand je fais un film, j’essaye toujours de travailler sur le côté sombre de mon âme. Après Il était une fois en Anatolie, je me suis senti prêt à raconter cette histoire ».

 

Propos recueillis par Benoit Pavan