CANNES CLASSICS – Le Sud, après la dictature

Fernando Ezequiel Solanas © FDC / C. Duchene

Le documentariste et homme politique argentin Fernando Ezequiel Solanas tournait en 1987 à Buenos Aires Sur (Le Sud), long métrage majeur de sa filmographie. Le film, qui conte l’histoire d’un citoyen libéré après cinq années d’emprisonnement, témoigne des conséquences de la dictature sur le peuple argentin.

 

Photo du film © DR


Vous avez réalisé ce film sur le sol argentin cinq ans à peine après la fin de la dictature. A-t-il été difficile à réaliser ?

Non. Dès la fin de la dictature, en décembre 1983, nous avons été libres de filmer. Le tournage de Sur a commencé fin 1987 et je n’ai eu aucun frein. Il a cependant été décalé de six mois.

Quelle place occupe ce film dans votre filmographie ?
C’est l’un des films que je préfère. Il est le complément de Tangos : l’exil de Gardel (1985). Les deux sont des « tanguedias », à mi-chemin entre la comédie et la tragédie, avec une musique d’Astor Piazzolla et les mêmes protagonistes masculins : Miguel Angel Sola et Philippe Léotard. Tangos est un film choréographico – musical et Sur est construit à partir de grands tangos classiques chantés sur scène.

Comment s’est passée la restauration du film ?
Très bien. Elle a constitué pour moi une bonne expérience, réalisée patiemment à l’aide de Cinecolor et de ses techniciens. Le film a été parfaitement restauré et nous pouvons le voir en Haute définition et format 6*9.

Quel regard portez-vous sur le cinéma argentin et la génération actuelle de cinéastes de votre pays ?
Excellent, pour la variété et l’indépendance des propositions. Entre les fictions et les documentaires, plus de 70 longs métrages sortent chaque année.

Sur quel projet de cinéma travaillez-vous actuellement ?
Je suis en train de terminer El Legado, un docu-fiction que j’aime beaucoup. C’est la mémoire d’un tournage que nous avons fait en 1971 avec Perón à Madrid. Je travaille aussi sur deux autres films témoins : Oro Verde, qui traite de la ruralité en Argentine, et un film sur le processus créatif de trois artistes argentins contemporains : le grand peintre Felipe Noé (père de Gaspar Noé), Eduardo Pavlovsky  (un auteur et acteur de théâtre majeur), et moi-même.

Propos recueillis par Benoit Pavan

SÉANCE

Mardi19 mai / Salle Buñuel / 17h15
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