Coup d’envoi du 71e Festival de Cannes !

Jury des Longs Métrages sur scène © Alberto Pizzoli/AFP

 

Une nouvelle décennie s’ouvre pour le Festival de Cannes. Fidèle à son style mordant, Edouard Baer, truculent Maître des Cérémonies, a donné le ton : cette édition s’annonce fraiche et surprenante. Au programme : 21 films, 14 nationalités, de nouveaux visages et des hommages à des grands noms du cinéma.

Pierrot le fou, emblème de cette édition, ouvre le bal. Une scène, un dialogue entre Jean-Paul Belmondo et Anna Karina : « qu’est-ce que j’peux faire ? J’sais pas quoi faire… » Et Edouard Baer, sur scène, de répondre : « Personne ne sait quoi faire, on fait de son mieux, du mieux qu’on peut. » Accompagné au piano par Gérard Daguerre, le comédien se lance dans la description légère du processus de création d’un film :

« Qu’est-ce qu’on attend ? L’autorisation ? L’inspiration ? Écris, tape et écris. Écris ta verticalité, ton horizontalité. »

Thierry Frémaux le rejoint alors sur scène pour accueillir le Jury des Longs Métrages :

Denis Villeneuve « qui a commencé à Cannes »,

Chang Chen « qui a tourné avec la fine fleur du cinéma asiatique »,

Ava DuVernay  « une femme de conviction et d’engagement »,

Robert Guédiguian « le plus Marseillais des Arméniens »,

Kristen Stewart « une enfant prodige, une artiste prodigue »,

Andrei Zvyagintsev « comparé d’emblée à Tarkovski »,

Léa Seydoux « une actrice touchante »,

Khadja Nin « dont l’art n’est pas le cinéma mais la musique »,

et la présidente du Jury, Cate Blanchett, présentée en images.

L’écran du Grand Théâtre Lumière déroule plus de vingt ans de la prolifique carrière de l’actrice australienne : Le Seigneur des Anneaux, Benjamin Button, Carol, Aviator, Blue Jasmine… Jusqu’à ce qu’elle entre sur scène, élégante et lumineuse, « profondément honorée d’être présidente cette année ».

Le Jury est au complet. Edouard Baer ne résiste pas à un trait d’humour : « Le Jury est maintenant au complet. Vous n’en faites pas partie…. » Il s’adresse à la salle : « Qu’est-ce qui s’est passé ? Qu’est-ce qui a merdé dans vos carrières ? » Avant de leur souhaiter une « bonne soirée à tous, avec ces questions sans réponses… »

Cannes se souvient, il y a cinquante ans, le Festival se sabordait en plein mai 68. La même année, L’Affaire Thomas Crown gagnait trois Oscar dont celui de la meilleure chanson originale, Les Moulins de mon cœur, de Michel Legrand. Sur scène, Juliette Armanet l’interprète accompagnée au piano par Corentin Kerdraon.

Le président Pierre Lescure retrouve son vieil ami Edouard Baer au pied de la scène autour d’un verre. Il n’oublie pas de mentionner « les 1 500 jeunes gens choisis dans le cadre de l’opération Trois jours à Cannes qui se rendront sur la Croisette » avant d’accueillir une grande figure du cinéma : Martin Scorsese. « Cate, joins-toi à moi ». C’est à deux voix et en français qu’ils lancent :

« Nous déclarons le 71e Festival international du film de Cannes ouvert ! »