À voir ce soir, au Cinéma de la plage
Tous les jours à 21h30, le Festival de Cannes se réinvente à la nuit tombée et transforme la plage Macé de la Croisette, située en face de l’hôtel Majestic, en salle de cinéma à ciel ouvert. Au programme de ce 78e Festival : des équipes de films sur scène, des premières et des classiques du cinéma mondial. De l’action hongkongaise au film intimiste italien en passant par l’animation japonaise et le classique hollywoodien, embarquez pour un tour du monde cinéphile.
CE SOIR AU CINÉMA DE LA PLAGE
Samedi 24 mai
MÉLODIE EN SOUS-SOL de Henri Verneuil
1963, 1h58, France/Italie
Charles vient de passer cinq ans derrière les barreaux. À sa sortie, il retrouve difficilement son pavillon à Sarcelles. En son absence, la ville a complètement changé : des tours de construction moderne ont poussé comme des champignons. Ginette propose à Charles de reprendre un commerce dans le Sud mais il n’a qu’une idée en tête : cambrioler le coffre-fort du casino Palm Beach, à Cannes.
Pourquoi faut-il (re)voir ce film ?
Parce que c’est sur ce tournage que s’est créé le duo iconique du cinéma français, Alain Delon et Jean Gabin, à nouveau réuni par Henri Verneuil six ans plus tard pour Le Clan des Siciliens. Et parce que le décor est cannois !
PRÉCÉDEMMENT AU CINÉMA DE LA PLAGE
Mardi 13 mai
A HIDDEN LIFE (UNE VIE CACHÉE) de Terrence Malick
2019, 2h54, Royaume-Uni/Allemagne/États-Unis
Franz Jägerstätter, paysan autrichien, refuse de se battre aux côtés des nazis. Reconnu coupable de trahison par le régime hitlérien, il est passible de la peine capitale. Mais porté par sa foi inébranlable et son amour pour sa femme, Fani, et ses enfants, Franz reste un homme libre. Une Vie cachée raconte l’histoire de ces héros méconnus.
Pourquoi faut-il (re)voir ce film ?
Si vous pensez que le cinéma de Terrence Malick n’est pas fait pour vous, A Hidden Life est une excellente porte d’entrée dans son œuvre. Sa virtuosité est ici mise au service d’une histoire vraie et pleine d’humanité.
Mercredi 14 mai
HARD BOILED (À TOUTE ÉPREUVE) de John Woo
1992, 2h08, Hong Kong
Pourquoi faut-il (re)voir ce film ?
Hard Boiled, l’un des meilleurs thrillers de John Woo, est un pur régal de scènes d’action ultra chorégraphiées, à redécouvrir en version restaurée. La violence de ce film des années 1990 reflète celle qui gangrène Hong Kong à l’époque, un film donc plus réaliste que ses précédents.
Jeudi 15 mai
LES MAUVAIS COUPS de François Leterrier
1961, 1h38, France
Milan et Roberte sont mariés depuis dix ans. Depuis que Milan s’est retiré de la course automobile après le décès de son meilleur ami, rien ne va plus entre eux. Roberte se noie dans l’alcool pendant qu’il va chasser dans la campagne bourguignonne. Dans le village, l’arrivée d’une jeune et jolie institutrice, Hélène, va mettre leur couple à terre.
Pourquoi faut-il (re)voir ce film ?
Parce que Simone Signoret illumine ce film dans le rôle de Roberte, comme le salue le journal Le Monde à la sortie du film : “Écrire que Simone Signoret domine ces Mauvais Coups, qu’elle porte le film sur ses épaules, ne signifierait rien. Elle en est la chair, elle en est la vie.” Une interprétation aujourd’hui mise à l’honneur dans une version restaurée du film.
Vendredi 16 mai
DUEL IN THE SUN (DUEL AU SOLEIL) de King Vidor
1946, 2h25 en roadshow, États-Unis
La tragédie semble suivre Pearl Chavez partout où elle va. Après la mort de ses deux parents, elle est confiée à sa tante, Laura Belle, dans une ferme du Texas. Lorsque Pearl remarque les deux fils de Laura Belle, le timide Jesse et le fougueux Lewt, la vie au ranch devient chaotique…
Pourquoi faut-il (re)voir ce film ?
Duel au soleil mêle western, romance et aventure. Malgré une fabrication chaotique qui a vu sept réalisateurs se succéder pour le terminer, le film demeure l’un des succès du producteur David O. Selznick, sept ans après Autant en emporte le vent.
Samedi 17 mai
LA LÉGENDE DE LA PALME D’OR CONTINUE… de Alexis Veller
52mn, France
En présence du réalisateur
10 ans après La Légende de la Palme d’or, Alexis Veller reccueille à nouveau les témoignages intimes et émouvants, souvenirs gravés ou fulgurants des lauréats — autant de récits sensibles qui, ensemble, continuent à forger la légende de la Palme d’or. Le film recueille les confessions de Claude Lelouch, Bong Joon-ho, Ken Loach, Ruben Östlund, Hirokazu Kore-eda, Costa-Gavras, Nuri Bilge Ceylan et Jerry Schatzberg.
suivi de SUNSET BLVD. (BOULEVARD DU CRÉPUSCULE) de Billy Wilder
1950, 1h50, États-Unis
Intense, captivant, inoubliable, redécouvrez Boulevard du Crépuscule où une vedette de cinéma muet sur le déclin, Norma Desmond (Gloria Swanson) convainc Joe Gillis (William Holden), un écrivain en manque de réussite, de l’aider à faire son « retour triomphal sur le grand écran ».
Pourquoi faut-il (re)voir ce film ?
C’est l’occasion de revoir ce chef-d’œuvre de Billy Wilder, fin connaisseur des affres d’un Hollywood en pleine mutation. Dans Sunset Blvd., la machine à rêves se mue en fabriques à monstres, à en faire bondir l’industrie à la sortie du film, malgré tout auréolé de trois Oscars et aujourd’hui restauré en 4K.
Dimanche 18 mai
PALOMBELLA ROSSA (RED WOOD PIGEON) de Nanni Moretti
1989, 1h28, Italie
Michele est le leader du parti communiste italien et un joueur professionnel de waterpolo. À la suite d’un accident, il perd la mémoire. Il doit donc tout réapprendre de sa vie, à travers un voyage psychanalytique improvisé, symbolisé par les amitiés et les adversités d’un match de waterpolo.
Pourquoi faut-il (re)voir ce film ?
Pour le plaisir de voir Nanni Moretti devant et derrière la caméra dans un film très personnel. Dans la peau de Michele, il revisite son passé de militant communiste avec humour à travers la métaphore d’un match de waterpolo, sport qu’il a longtemps pratiqué. Le réalisateur a lui-même supervisé la restauration de son œuvre en 4K.
Lundi 19 mai
1h30, France/Belgique
En présence de l’équipe du film
Brigitte Bardot est la première icône du cinéma français à acquérir une renommée mondiale. À la fois muse, star adulée et militante engagée, elle incarne une femme libre mais parfois incomprise. Trop aimée ou mal aimée, elle traverse les feux des projecteurs avant de se retirer à La Madrague, à l’abri des regards et des scandales. Aujourd’hui, elle revient sur sa vie aux multiples contrastes : son ascension fulgurante, son statut d’icône, ses propos parfois trop radicaux dans sa lutte pour la cause animale… Avant-gardiste dans ses engagements, elle a bouleversé l’image des femmes et anticipé les combats écologiques, qui raisonnent aujourd’hui.
Pourquoi faut-il voir ce film ?
Parce que la parole de Brigitte Bardot est rare. L’actrice de 90 ans a accepté de se confier à Alain Berliner pour un documentaire sans concession, appuyé par les interventions de personnalités telles que Paul Watson, Claude Lelouch et Naomi Campbell.
Mardi 20 mai
TENSHI NO TAMAGO (ANGEL’S EGG) de Mamoru Oshii
1985, 1h11, Japon
Dans un monde post-apocalyptique, une jeune fille prend soin d’un gros œuf blanc dont elle pense qu’il donnera naissance à un ange. Un garçon armé d’un énorme fusil descend d’un char à la recherche de l’oiseau qu’il a vu en rêve. Leur rencontre donne lieu à un début d’amitié menacé par la curiosité du garçon envers le contenu de l’œuf.
Pourquoi faut-il (re)voir ce film ?
Parce que c’est une allégorie hypnotique qui peut épater bien au-delà des adeptes d’anime japonais. Signé de Mamoru Oshii, père de Ghost in The Shell, Angel’s Egg est à découvrir dans une version restaurée pour ses 40 ans.
Mercredi 21 mai
1965, 2h08, Royaume-Uni
Diana Scott est une « enfant gâtée » consciente de sa beauté. Jeune, elle a épousé un candide jeune homme mais ce mariage est un échec. Elle devient mannequin, lancée par Robert Gold, un reporter de télévision, qui a quitté sa famille pour elle. Mais Diana abandonne son amant pour un bel homme d’affaires, puis pour un prince italien. Elle prend peu à peu conscience du monde artificiel dans lequel elle vit…
Pourquoi faut-il (re)voir ce film ?
Pour l’iconique Julie Christie. Si elle a marqué les esprits dans le rôle de Lara dans Docteur Jivago en 1965, cette figure du “Swinging London” a brillé la même année dans Darling, qui lui a valu l’Oscar de la meilleure actrice.
Jeudi 22 mai
ANGE de Tony Gatlif
2025, 1h37, France
Arthur H incarne Ange, musicien sans attache, qui à 60 ans, ressent le besoin vital de retrouver son vieil ami Marco. Solea, fille de son ancien amour, en pleine révolte contre son époque, s’invite dans ce voyage. À eux deux, ils vont retrouver le chemin de la joie.
Pourquoi faut-il voir ce film ?
Parce que pour Tony Gatlif, le Festival de Cannes est non seulement l’occasion de présenter un film en avant-première mais aussi celle de créer une invitation au voyage musicale et festive. Ce soir, la projection sera précédée d’un concert des musiciens du film avec Arthur H.
Vendredi 23 mai
À l’automne 1963, un vétéran de la guerre de Corée et criminel plaide la folie et est admis dans un établissement psychiatrique, où il rallie les patients effrayés contre l’infirmière tyrannique.
Pourquoi faut-il voir ce film ?
Voici le film surprise du Cinéma de la Plage et il est culte parmi les cultes ! Porté par les immenses et Louise Fletcher et Jack Nicholson, Vol au-dessus d’un nid de coucou remportait il y a cinquante ans les Oscars dans les cinq catégories les plus prestigieuses : meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur acteur, meilleure actrice et meilleur scénario adapté.